
Des méthodes fourbes…
Exemple criant, notre rougail saucisses. Très rarement cuisiné par des Réunionnais, à la Foire de Paris, il baigne dans un jus infâme et sert de garniture de sandwiches. Plus grave encore, à la Fête des Vendanges, ce sont des antillaises qui ont décidé d’en proposer au menu du midi. Et quel rougail! Là encore, l’aspect est peu ragoutant et les vendeuses ignorent tout de sa composition. "Ce sont des saucisses fumées" affirme très fièrement l’une d’elles, persuadée qu’elle détient là le secret d’un bon rougail saucisses.
D’autres avouent que l’essentiel, de toute façon, n’est pas le goût mais bien le profit. Et n’allez pas prétendre, comme l’a osé un badaud réunionnais, que la mixture ne ressemble en rien à un rougail saucisses digne de ce nom. C’est à coups de vociférations et de menaces que la chef tentera d’argumenter en faveur de sa création, vous accusant, en prime, auprès des CRS, de faire fuir les clients. Des clients auxquels on ne dit pas toujours d’ailleurs que «la» rougail «de» saucisses est fabriqué(e) à la Réunion.

Nous échappe aussi, depuis peu, la dénomination "rhum arrangé" qui ne désigne plus seulement un rhum dans lequel feuilles et fruits séchés libèrent leurs arômes, mais peut se confondre avec un simple punch.
… contre lesquelles des solutions existent Même si la démarche s’est soldée par un échec, elle prouve qu’il existe des moyens de protéger nos trésors culinaires, de les marquer du sceau de l’Île de la Réunion. Consultation d’organismes certificateurs tel que l’OCTROI (Organisme Certificateur Tropique Réunion Océan Indien), dépôt de noms ou de recettes à l’INPI ou encore labellisation officielles sont autant de pistes
Face à l’urgence, les agriculteurs et viticulteurs locaux ont déjà tenté de réagir. Avec la Coopérative de vanille, Aimé Leichnig, qui a reçu l'année dernière la distinction de chevalier dans l'Ordre du Mérite agricole (http://www.zinfos974.com/Un-agriculteur-de-Saint-Philippe-recoit-la-distinction-de-chevalier-dans-l-Ordre-du-merite-agricole_a8190.html ), s’est battu pendant 7 ans pour obtenir un nouveau label pour la vanille de la Réunion.
En mettant à leur disposition la logistique de son antenne parisienne, il les a aidés à promouvoir notre île à travers son artisanat. «Une opération à renouveler l’année prochaine», comme l’a souhaité Emmanuel Hoarau, 8ème vice-président du Département.
Mais attention! En gardant l’œil ouvert pour que, justement, toute cette promotion ne se retourne pas contre nous. La prudence reste plus que jamais de mise.