Contrairement à ce qu’aurait pu laisser comme impression un administré venu assister aux dernières minutes du conseil municipal de ce mercredi 23 mai 2012, les délibérations avaient été jusque-là plus ou moins courtoises.
Le menu avait en effet de quoi refroidir les ardeurs. L’indigeste vote du compte administratif 2011 ainsi que les différentes délibérations des affaires courantes devaient être entérinés. Ce qui a été fait avec une unanimité moins quatre voix (abstentions et vote contre dans les rangs de l’opposition) sur la totalité des sections des comptes mise au vote.
L’apaisement a également prévalu du côté du club des neuf, c’est-à-dire des « dissidents » ou des « élus mis au banc » selon l’endroit où l’on se trouve.
Difficile en effet pour Sylviane Rivière et autre Jean-Bernard Grondin, soutiens d’Huguette Bello pour les législatives, de se désolidariser d’un compte administratif qui n’a fait qu’entériner leurs propres décisions prises pour l’exercice 2011, alors qu’ils étaient encore dans la majorité. Par ailleurs, Elodie Wong Ku, également élue pro-Bello, ne manquera pas de rappeler que « malgré la souffrance que nous endurons et les vexations dont nous sommes l’objet, nous avons voté le compte administratif 2011 ».
De la place du groupe dans la majorité il a été également question cet après-midi. Sylviane Rivière dit ne pas comprendre le positionnement qui lui a été visiblement attribué autour de la table. « Je suis placée à côté de membres de la majorité, j’aimerais être de l’autre côté, dans l’opposition », explique-t-elle. Cette question sera sans doute réglée lors de la prochaine délibération, « vers fin juillet, début du mois d’août », s’avance Doris Carassou, DGS.
Au-delà de ces prises de positions que nous qualifierons d’opposition pour la forme, le fond de la fracture entre élus possessionnais pro-Bello et l’équipe en place s’est manifestée à travers une proposition faite par les premiers.
« Nous souhaiterions exercer notre pouvoir de proposition pour inscrire une question à l’ordre du jour du prochain conseil municipal », signent les élus dissidents (voir la copie du document plus bas).
Rolland Lallemand se rallie aux dissidents sur la question de la « transparence »
Depuis leur prise de position en faveur d’Huguette Bello, les élus du club des neuf sont en effet exclus des délégations les concernant. « Nous ne sommes plus du tout invités », témoigne Sylviane Rivière en marge du conseil. Aujourd’hui, et par l’intermédiaire de cette inscription à l’ordre du jour du plus proche conseil, ils demandent à ce que les « décisions concernant la réalisation de nouveaux emprunts, la location de biens, la fixation de la rémunération des honoraires d’avocats et enfin la création de lignes de trésorerie » ne soient plus réalisées « en catimini ».
« Toutes ces décisions pouvant mettre la mairie dans une situation financière encore plus compliquée qu’aujourd’hui doivent être soumises à l’approbation de l’ensemble du conseil », poursuit le tract. Rolland Lallemand, représentant le PS, rejoindra cette initiative en réclamant à son tour plus de « transparence » dans la gouvernance de Roland Robert.
Et puis est venu le clash de fin de séance, celui que plus personne n’attendait. Sylviane Rivière s’exprime. Des partisans de l’équipe municipale raillent son intervention. Brusquement, un partisan des élus dissidents se lève dans le public pour accuser avec force le non-respect du pouvoir de police lors des délibérations. « Laissez madame Rivière parler !!! », dit-il avec fougue. Il se trouve que cette réaction est l’oeuvre du fils de…Sylviane Rivière.
Un partisan du maire se lève à son tour et réplique : « C’est nous qui avons mis en place Sylviane Rivière ! » L’assemblée craint alors que la situation ne dégénère. Le premier individu est à deux doigts d’être exclu du public. Il n’en sera rien mais l’atmosphère reste électrique. Et dire que le conseil jouait dans les prolongations… Heureusement d’ailleurs que ce coup d’éclat n’a pas eu lieu plus tôt, ce qui aurait pu compromettre le bon déroulé de ce conseil.
Une seule inconnue doit subsister dans les esprits de tous les protagonistes : qui des deux camps sortira grandi des résultats des législatives ?