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Le conjoint tortionnaire condamné à 30 ans de réclusion criminelle

Grégory Richard, accusé d'avoir séquestré et torturé sa compagne pendant près d'une semaine, a été condamné ce mercredi en cour d'assises. Il encourait la réclusion à perpétuité, étant en récidive. Il a finalement été condamné à 30 ans de réclusion criminelle assortie d'une peine de sûreté des deux tiers et d'un suivi socio-judiciaire pendant 3 ans.

Ecrit par zinfos974 – le mercredi 24 février 2021 à 10H10

Il avait déjà été condamné à de la prison ferme pour des faits similaires en 2011, était sorti en 2016, et en août 2018, avait réitéré avec sa nouvelle compagne. Il l’avait attachée dans un garage et s’était déchaîné sur elle, la punissant de prétendues infidélités: brûlures de cigarettes, privation de nourriture, coups de pieds et de poings, viols… [la pauvre femme]urlblank:https://www.zinfos974.com/%E2%80%8BLe-tortionnaire-juge-aux-Assises-Je-suis-restee-pour-pas-qu-il-tue-mon-garcon-et-moi_a166511.html , enceinte, fut laminée. Grégory Richard était jugé depuis hier devant la cour d’Assises et le verdict est tombé aujourd’hui.

Le deuxième jour d’audience s’est ouvert par l’audition de l’enquêtrice sociale concernant l’accusé. Il en ressort que Grégory Richard avait peu de relations avec ses demi-frères et demi-soeurs. Déscolarisé en fin de 4e, il a sombré dans la drogue et la délinquance. Sans repère d’autorité suite à la séparation de ses parents, il dira : « Il me manquait quelque chose« , en référence à l’absence de figure paternelle. Il reconnait être jaloux et faire difficilement confiance. 

« Tout ce que j’ai au dossier, ce sont des violences avec les gens fragiles. Mr Richard ne s’attaque qu’aux faibles, il a l’intelligence de de choisir ses victimes, vous en pensez quoi », demande le président à l’accusé après l’audition de l’enquêtrice. « Non ce n’est pas ça« , répond t-il benoîtement. La partie civile demande aux jurés de rendre justice à la victime. « Elle était enfermée dans une prison psychique. À mon sens, tous les faits sont constitués : Acte de barbarie, séquestration, elle ne pouvait pas partir ! Ce sont des faits atroces et à chaque fois plus graves. Il va toujours tout faire pour isoler sa victime. Il a tout fait pour en faire son objet, son défouloir. Elle se sentait prise au piège, elle craignait pour elle et pour son fils. Il s’est servi, c’est toute l’atrocité de ce dossier ! Il a mis un stratagème en place pour disposer de sa victime« , explique indignée la robe noire. 

« En 2019, il y a eu 142.000 personnes victimes de violences conjugales, 88% sont des femmes ! Ces chiffres sont terrifiants et montrent la réalité quotidienne des plaintes au parquet et aux forces de l’ordre. Les enquêtes sont difficiles car souvent les victimes ne veulent pas parler. Si je dis cela, c’est pour rendre hommage à cette jeune femme qui a osé dénoncer ces faits. C’est une proie facile pour un homme comme lui ! Elle est extrêmement fragile. Il la culpabilise et menace de mort sa famille, il la terrorise. Elle a peur pour son fils et sa famille. Elle est timide à la limite de la phobie sociale avec une faible estime d’elle même, elle pense surtout à son fils et il a abusé de tout ça ! » 

Comme il l’a dit : ‘Si je savais qu’elle allait porter plainte j’aurais tapé plus fort’. Elle est déjà dans une prison mentale bien avant les faits. Ce qu’elle a subi dans la nuit du 1er au 2 aout 2018 est d’un gravité exceptionnelle. Ce ne sont plus des violences classiques, il a porté atteinte à sa dignité humaine : ‘Tu vas voir ce que c’est d’être traité comme un chien’, lui disait-il. Il s’est acharné sur elle pendant plus de trois heures. Ce n’est plus de la colère, il y prend plaisir. Il aurait pu la tuer ! Faut-il attendre qu’il tue quelqu’un ? Vous devez protéger la société ! Je vous demande une peine de 30 ans de réclusion criminelle avec une période de sûreté de 20 ans ainsi qu’un suivi socio-judiciaire de 10 ans, pour que l’on se donne le temps de garantir la sécurité de chacun« , requiert l’avocate générale. 

Après une interruption de séance de quelques minutes, la défense s’apprête à plaider. Lourde tâche pour l’avocat de l’accusé qui est en état de récidive légale pour des faits identiques et avait écopé de 10 ans de réclusion criminelle. Il était sous libération conditionnelle lorsqu’il avait commis ces nouveaux faits. « Il y a eu une révolution par la libération de la parole de la femme. C’est l’expression d’une colère due à l’émotion mais aujourd’hui, vous ne pouvez pas laisser cette colère nous submerger. Il faut rendre justice à cette victime et vous avez une tâche difficile car vous devez vous attacher aux éléments de ce dossier, sans vous laisser submerger par l’émotion. Je ne vais pas vous faire avaler des couleuvres, c’est une femme battue mais toute la relation n’a pas été faite d’horreur et de violence. Il y a eu des passages ou ça se passait bien. 

Les faits du 1er aout sont atroces car les violences conjugales sont atroces ! Le contexte est particulier car il était alcoolisé, son tort, est de n’avoir pas su s’arrêter pour la victime, se faire soigner. Elle a monté un stratagème pour lui faire croire que leur relation reprenait et 2 infractions lui sont reprochées à partir de là : Le viol et la séquestration. Vous allez devoir trancher sur ces points que nous contestons. Les faits sont extrêmement choquants, mais les conséquences médicales sont entre la contravention et le délit. Je ne vais pas vous demander de faire preuve de clémence mais de mesure, il faut garder le sens des réalités », plaide la défense. 

Tout au long de sa plaidoirie, la défense s’est habilement évertuée à démontrer qu’il ne s’agissait pas d’actes de torture ou de barbarie compte tenu des éléments médicaux, qu’il ne s’agissait pas d’un viol au regard du stratagème de la victime vis-à-vis de l’accusé pour pouvoir s’enfuir. Il demande au président de déqualifier les faits en violences aggravées. Il ne sera pas entendu. Grégory Richard est reconnu coupable de viol aggravé, séquestration et actes de torture avec la circonstance aggravante qu’il est en état de récidive légale. Condamné à 30 ans de réclusion criminelle assortie d’une peine de sûreté des deux tiers et d’un suivi socio-judiciaire pendant 3 ans.

La Défense a déclaré son intention de faire appel du verdict.

 

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