« Naïveté », « inconscience »… C’est comme ça que le président du tribunal correctionnel de Champ Fleuri a qualifié la vente de zamal sur Facebook ce vendredi soir. Des photos et publicités alléchantes, notamment des « nouveautés spécial réveillon ». Mais « insouciance » serait une description plus habile. Car J.V, un Sainte-Marien de 32 ans, ne voit pas de mal à consommer du zamal et en vendre à une dizaine de ses amis.
D’autant plus que la quantité retrouvée à son domicile n’était que de 200g et un pied sur son balcon. Un grand trafiquant ? Certainement pas. Il achetait le cannabis à 100 euros par mois pour le revendre à 150. « Depuis que je travaille, je réalise que je n’ai pas les moyens pour tout payer, explique ce père de trois enfants, donc ça aide à arrondir les fins de mois ». Il est chauffeur de bus scolaire depuis 3 ans, au smic, et doit rembourser un crédit de 600 euros par mois pour une voiture. « C’est ma première, je peux me faire plaisir quand même ».
Depuis l’âge de 11 ans
Il gère peut-être mal ses finances mais pour son avocat, Me Nicolas Norman, il ne s’agit pas d’un vendeur de stupéfiants ; plutôt d’un consommateur. « Il vend pour pouvoir consommer, affirme-t-il, comme le font beaucoup d’entre eux. C’est une façon de pouvoir fumer sans acheter ». J.V fume depuis l’âge de 11 ans et maintient cette habitude tous les soirs en rentrant du travail.
Plus inquiétant, donc, que la consommation et la vente : « Le fait qu’il soit chauffeur de bus scolaire », insiste son avocat. Sans quoi il y a peu de chance que l’affaire n’eut été jugée en comparution immédiate. Malgré ces quelques dernières années au calme, les mentions pour vols et violences sur son casier datant d’années précédentes ne collent pas avec cette image de fumeur de zamal sans histoire.
La procureure a requis 10 mois de prison ferme. Il a finalement été condamné à 10 mois dont 8 avec sursis et la suspension de son permis pendant 6 mois.