Le 2 mai 2020 devaient résonner les tubes de Matt Pokora à La Réunion. La ville de Bras-Panon constituait le point de chute du dernier opus "Pyramide" de l'artiste aux 330.000 albums vendus. Finalement, c’est dans le calme du tribunal administratif que se termine cet "évènement".
Peu de monde s’en souvient, mais la première partie du concert de Matt Pokora devait être assurée par Mickaël Pouvin. L’annulation du concert a donc fait perdre la prestation et le cachet de l’artiste. Une somme que SHM Events entend bien demander à la commune, car s’estimant lésée.
La question de la responsabilité
La société SHM Events, qui devait assurer la prestation des deux artistes, a donc porté plainte contre la commune. Elle réclame les titres exécutoires du contrat pour l’organisation d’un concert dans le cadre de la foire de Bras-Panon, d'environ 75.000€, et une demande indemnitaire de 74.799€.
Lors de l’audience, ni les deux parties ni leur avocat n’étaient présents. La rapporteure publique n’a donc pas vu son rapport être contesté. Celle-ci a en premier lieu souligné que les deux concerts étaient indissociables, la prestation de Mickaël Pouvin étant dépendante de celle de Matt Pokora.
Dans son exposé du litige, la magistrate a rappelé que la décision initiale d’annuler le concert provenait d’Arachnée Production, la société qui gère la carrière de Matt Pokora, dans un courriel du 26 février 2020. La boîte de production parisienne avait observé la polémique enfler et n’avait "pas voulu nuire à l’image de leur client".
La décision a été mise en délibéré et sera rendue dans le mois.
Au départ, la colère de Jean-Hugues Ratenon
À l’époque, c’est l’addition payée par la ville de Bras-Panon qui avait fait jaser. Beaucoup jaser. La mairie de l'époque avait déboursé 152.000 euros pour s’offrir l’artiste en vogue chez le jeune public. Un prix exorbitant selon Jean-Hugues Ratenon, qui en était même venu à demander à ce qu’une enquête soit diligentée pour "faire la lumière" sur le montage financier de l’opération du concert de M.Pokora mais aussi sur les précédents concerts organisés par la ville et dans lesquels apparaissait la même société d’événementiels.
Le 26 février 2020, le député de la 5e circonscription avait été amené à porter plainte auprès du Procureur de la République. "Au nom du respect de l’argent public, je maintiens plus que jamais ma plainte puisqu’il apparaît bien qu’il y a anguille sous roche", indiquait Jean-Hugues Ratenon alors que le coût de la prestation scénique de M.Pokora dans l’île sœur était censé être deux fois moins onéreux.
La rivalité politique, terrain favorable à cet emballement
Le contrat conclu était "conforme au prix du marché, compte tenu du coût de production d’un spectacle d’un artiste de cette notoriété, dans le cadre d’une tournée à guichets et Zénith complets, en formation lourde, comprenant artistes, danseurs, musiciens, techniciens, etc.", avait justifié la société SHMEvents, qui avait réussi à approcher et donc séduire le staff de l’artiste pour un crochet par l’océan Indien. Assurément un bon point au vu du peu d'artistes de grande renommée qui cochent notre département dans le calendrier de leur tournée.
Mais tout ce ramdam autour de sa venue avait fini par arriver aux oreilles de l’équipe de production du chanteur ainsi que du chanteur lui-même. Le climat malsain entourant sa venue dans l’île avait eu raison de son engagement à se produire à La Réunion et c’est le 27 février 2020 que M.Pokora avait officialisé l’annulation de son concert sous nos cieux.
Une fois tout le monde mis devant l’évidence d'une déprogrammation surprise, ne restait plus qu’à déterminer qui allait payer les frais engagés dans la venue de l’artiste et de sa troupe composée d’une quinzaine de professionnels. A la veille de cette audience, la gérante de SMHEvents estimait encore, plus d'un an après le couac, que la campagne des municipales qui voyait s'opposer Jean-Hugues Ratenon et le maire Daniel Gonthier avait été propice à cet emballement débouchant sur l'annulation du concert.
Pour la petite histoire, cette bagarre pour déterminer qui endossera la responsabilité financière de l’échec de la venue de l’artiste fait fi du contexte Covid qui aurait tout simplement amené à ce que le concert ne se fasse pas. Rappelons que le confinement de mars à mai 2020 avait signé la fin de l’ensemble des manifestations rassemblant du public. Ce que la rapporteure publique a également mentionné.
Peu de monde s’en souvient, mais la première partie du concert de Matt Pokora devait être assurée par Mickaël Pouvin. L’annulation du concert a donc fait perdre la prestation et le cachet de l’artiste. Une somme que SHM Events entend bien demander à la commune, car s’estimant lésée.
La question de la responsabilité
La société SHM Events, qui devait assurer la prestation des deux artistes, a donc porté plainte contre la commune. Elle réclame les titres exécutoires du contrat pour l’organisation d’un concert dans le cadre de la foire de Bras-Panon, d'environ 75.000€, et une demande indemnitaire de 74.799€.
Lors de l’audience, ni les deux parties ni leur avocat n’étaient présents. La rapporteure publique n’a donc pas vu son rapport être contesté. Celle-ci a en premier lieu souligné que les deux concerts étaient indissociables, la prestation de Mickaël Pouvin étant dépendante de celle de Matt Pokora.
Dans son exposé du litige, la magistrate a rappelé que la décision initiale d’annuler le concert provenait d’Arachnée Production, la société qui gère la carrière de Matt Pokora, dans un courriel du 26 février 2020. La boîte de production parisienne avait observé la polémique enfler et n’avait "pas voulu nuire à l’image de leur client".
La décision a été mise en délibéré et sera rendue dans le mois.
Au départ, la colère de Jean-Hugues Ratenon
À l’époque, c’est l’addition payée par la ville de Bras-Panon qui avait fait jaser. Beaucoup jaser. La mairie de l'époque avait déboursé 152.000 euros pour s’offrir l’artiste en vogue chez le jeune public. Un prix exorbitant selon Jean-Hugues Ratenon, qui en était même venu à demander à ce qu’une enquête soit diligentée pour "faire la lumière" sur le montage financier de l’opération du concert de M.Pokora mais aussi sur les précédents concerts organisés par la ville et dans lesquels apparaissait la même société d’événementiels.
Le 26 février 2020, le député de la 5e circonscription avait été amené à porter plainte auprès du Procureur de la République. "Au nom du respect de l’argent public, je maintiens plus que jamais ma plainte puisqu’il apparaît bien qu’il y a anguille sous roche", indiquait Jean-Hugues Ratenon alors que le coût de la prestation scénique de M.Pokora dans l’île sœur était censé être deux fois moins onéreux.
La rivalité politique, terrain favorable à cet emballement
Le contrat conclu était "conforme au prix du marché, compte tenu du coût de production d’un spectacle d’un artiste de cette notoriété, dans le cadre d’une tournée à guichets et Zénith complets, en formation lourde, comprenant artistes, danseurs, musiciens, techniciens, etc.", avait justifié la société SHMEvents, qui avait réussi à approcher et donc séduire le staff de l’artiste pour un crochet par l’océan Indien. Assurément un bon point au vu du peu d'artistes de grande renommée qui cochent notre département dans le calendrier de leur tournée.
Mais tout ce ramdam autour de sa venue avait fini par arriver aux oreilles de l’équipe de production du chanteur ainsi que du chanteur lui-même. Le climat malsain entourant sa venue dans l’île avait eu raison de son engagement à se produire à La Réunion et c’est le 27 février 2020 que M.Pokora avait officialisé l’annulation de son concert sous nos cieux.
Une fois tout le monde mis devant l’évidence d'une déprogrammation surprise, ne restait plus qu’à déterminer qui allait payer les frais engagés dans la venue de l’artiste et de sa troupe composée d’une quinzaine de professionnels. A la veille de cette audience, la gérante de SMHEvents estimait encore, plus d'un an après le couac, que la campagne des municipales qui voyait s'opposer Jean-Hugues Ratenon et le maire Daniel Gonthier avait été propice à cet emballement débouchant sur l'annulation du concert.
Pour la petite histoire, cette bagarre pour déterminer qui endossera la responsabilité financière de l’échec de la venue de l’artiste fait fi du contexte Covid qui aurait tout simplement amené à ce que le concert ne se fasse pas. Rappelons que le confinement de mars à mai 2020 avait signé la fin de l’ensemble des manifestations rassemblant du public. Ce que la rapporteure publique a également mentionné.