Nous sommes un groupe de militants de gauche (socialistes, communistes, PLR, société civile) élus actuels ou anciens ou non élus.
Nous avons préparé une liste à présenter aux élections municipales. Après mûres réflexions et à l’aune de notre expérience, nous avons voulu vous faire part de notre décision.
En 2008, puis en 2009, tous ici, nous avions soutenu la liste conduite par Huguette Bello. Ghislaine BASQUAISE, toujours élue, et moi-même étions adjoints durant la mandature. Mais entre les promesses et la réalité , nous avions très vite déchanté.
UN RASSEMBLEMENT D’ETIQUETTES DE GAUCHE
Nous étions des militants actifs et étions fiers d’installer en 2008 une alternance que St Paul n’avait pas connue depuis 1959, soit près d’un demi siècle après. Mon père était à l’époque le 1er adjoint du maire Evenor Lucas de 1945 à 1959! Mais nous allions vivre une expèrience amère …
Mme Bello, après avoir fortement contribué à l’effondrement du parti qui lui a tout donné, à savoir le PCR, se fait quand cela l’arrange le chantre du rassemblement des forces de gauche. Ainsi, aujourd’hui, elle rassemble des étiquettes : un PCR moribond, un PS laminé, un PLR en peine et d’autres mouvements (LFI, EELV) dont le poids est inhérent aux élections nationales ou leaders nationaux, sans relais locaux. Comme ce tapis mendiant le montre, elle ne rassemble pas les hommes et les femmes bien ancrés dans leurs quartiers, mais des sigles que les électeurs rejettent de plus en plus. Si nous examinons le bulletin de vote de 2008/2009 qui a permis la victoire en 2008 puis 2009 aux municipales, nous constatons que sur les 20 premiers noms de la liste, seuls restent deux noms : Bello et Séraphin ! Tous les autres ont préféré s’en aller vers d’autres cieux. Ainsi, s’agissant d’une élection de proximité, est-il plus important de rassembler des étiquettes ou des personnes relais d’opinion bien ancrées dans la vie de leurs quartiers ?
L’ETHIQUE SELON BELLO
Lorsque l’on veut être maire d’une commune, il faut aimer cette commune et ses habitants. On partage ce qu’on aime avec ceux qu’on aime. Tout le monde sait qu’elle n’habite pas à Saint-Paul. Ce qui l’intéresse, c’est d’être tout simplement à sa tête, avant d’aller à la conquête de la Région l’année prochaine. Qui sera alors maire ? Celui qui a chauffé le fauteuil de l’opposition depuis 2014 ? En clair, voter Bello, c’est mettre Séraphin maire ! Notons également que ce dernier, tout comme son mentor, n’habite pas notre commune. On comprend mieux les difficiles relations qu’il entretient avec les Saint-Paulois…
Si vraiment Mme Bello aimait Saint-Paul, pourquoi donc ne démissionne-t-elle pas de son mandat de députée dès à présent ? Nous ne pensons pas qu’elle le fera. D’ailleurs, elle qui était pour la formule « un homme un mandat » avant la loi ne se l’est jamais appliquée. C’est bien la preuve qu’elle tient énormément à son petit confort et, tant pis pour l’éthique qu’elle met souvent en avant pour fustiger ses concurrents.
UNE GOUVERNANCE VERTICALE
Nous tous ici étions des militants actifs et avions amèrement vécu la gouvernance du clan Bello. Certaines personnes, profitaient de leur rang, de leur situation au sein de leur parti, le PLR, pour renforcer leur légitimité, leur ascendant, leur prestige et leur carrière. Ces apparatchiks, peu nombreux, allaient truster toutes les instances dirigeantes de l’appareil municipal : commissions d’appel d’offre, du CCAS, de l’urbanisme, d’attribution des logements sociaux, le cabinet….Les élus réfractaires n’avaient qu’à bien se tenir, au risque d’être démis de leurs délégations. Certains préféraient se taire et d’autres annonçaient déjà la défaite de 2014….
A l’inverse de l’image qu’elle veut donner d’elle, Mme Bello se positionne davantage dans une doctrine stalinienne anéantissant toute contestation, recherchant par tous les moyens la domination, le pouvoir, les honneurs. L’ex-médiathèque Cimendef en est une illustration. A des médiathèques de proximité, elle a préféré quelque chose qui donne une idée de puissance, et tant pis si ce bâtiment hideux dénature l’entrée de St Paul. Elle aura sa marque à défaut de laisser sa trace !
Les élus, qui, dans le cadre de leurs délégations, devaient prononcer un discours, avaient obligation de le remettre avant intervention au cabinet pour contrôle, correction voire son remplacement par un autre texte. La gouvernance était verticale.
Quant au CCAS, la députée-maire, présidente de droit et le premier adjoint délégué au personnel et membre du conseil d’administration ont changé en 5 ans 5 directeurs, sans que l’adjoint délégué aux affaires sociales et vice-président du CCAS que j’étais en soit informé ! Mme Bello m’accusait de faire trop de social, en clair de trop aider les familles dans le besoin. Elle était d’une duplicité sans limite.
Au lieu d’ajouter à la confusion en proposant une nouvelle liste aux Saint-Paulois(es), nous avons choisi parmi les compétences communales (l’action sociale, la gestion des écoles maternelles et primaires, l’entretien de la voirie, l’aménagement et l’urbanisme, le logement et la culture…) d’analyser certaines réalisations (le logement et l’école) avant de donner notre soutien au maire sortant ou à une autre candidature.
LE LOGEMENT : LE GRAND BOND EN AVANT
Devant le surpeuplement des foyers avec parfois deux voire trois couples au sein de la même maison, chez les parents, il est nécessaire de mener une politique volontariste du logement pour permettre la décohabitation. Environ 3000 demandes de logements sociaux sont sur le bureau de l’habitat social. Le logement est devenu le problème n°1 des familles. Ainsi, le parc locatif social est passé dans notre commune de 3 141 (tx SRU :8,86 %) en 2011 à 3 481 (9,9 %) en 2014, puis en 2015 à 4 124 (11,1 %) pour atteindre 5 750 (tx SRU : 16,2 %) en 2019 !.
2 566 logements neufs ont été livrés entre 2014 et 2019. La commune a gagné 6 points au niveau du taux SRU, faisant ainsi un grand bond en avant. Ces logements ont concerné tous les quartiers : 383 en centre-ville, 179 à St Gilles les bains, 527 ) Bois de Nèfles, 354 à la Saline, 310 au Guillaume et 813 sur les secteurs de Plateau Caillou/Fleurimont/Eperon/Bernica/St Gilles les hauts
En 2013, la loi Duflot a fait passer le taux SRU de 20 à 25 %. Nous avons vérifié que les programmations prévues à compter de 2020 vont permettre à la prochaine mandature de dépasser les 20 %. Certes, malgré cette politique volontariste, beaucoup reste à faire. Mais, le chemin pris est incontestablement le bon. N’oublions pas que, parallèlement aux livraisons des logements sociaux, notre commune, avec l’aide du département, réhabilite en moyenne 300 logements insalubres par an.
NOTRE DECISION
Nous ne voulons pas que Saint-Paul, berceau du peuplement de la Réunion, tombe entre les mains d’un clan sous le joug de la pensée unique où « deux mères poules y couvent dans le même nid » jusqu’à l’installation de M. Séraphin dans le fauteuil de maire, le directeur de cabinet serait l’ex- premier adjoint, JM Gamarus, et le DGS, Alain Payet qui avait réussi sous Mme Bello à se mettre à dos l’ensemble du personnel communal.
L’immensité du territoire Saint-Paulois a besoin d’un maire disponible et expérimenté et surtout un homme d’écoute et de proximité accessible connaissant le moindre recoin et les chemins de desserte des quartiers se déplaçant sans GPS, les besoins de la population dont la satisfaction réside souvent dans les liens privilégiés qu’il a su tisser avec le département, la région et l’Etat.
Pour toutes les raisons que nous venons d’exposer, nous soutenons la candidature de Joseph Sinimalé et appelons à voter en sa faveur dès le premier tour.