En 2016, le taux de chômage à La Réunion baisse de 1,7 point, révèle l’Insee ce jeudi matin. Au sens du BIT*, La Réunion compte cette année-là 78 000 chômeurs, soit 7000 de moins qu’en 2015. Avec cette diminution, il atteint un niveau particulièrement bas à 22,4 % de la population active et se situe en-dessous des taux de chômage guadeloupéen et guyanais.
L’institut de statistique souligne que le nombre de chômeurs avait déjà baissé de 8000 entre 2014 et 2015, mais indique que « contrairement à l’année passée, la baisse concerne davantage les femmes (- 5 000 contre – 2 000 pour les hommes) ». Leur taux de chômage est désormais très proche de celui des hommes (22,5 % contre 22,3 %).
Une baisse expliquée pour moitié par la diminution de la population active
La moitié de cette baisse s’explique par la diminution de la population active, qui a diminué de 4000 personnes. « Cette diminution de la population active est inédite », révèle l’Insee, qui explique qu’elle fait suite à une stabilisation en 2015. et que depuis la fin des années 1960, la population active n’avait cessé de croître.
« En 2016, la diminution de la population active est imputable pour les trois quarts à un retrait des femmes du marché du travail : le nombre de femmes actives recule ainsi de 3000 en un an, contre 1000 hommes actifs de moins ».
La baisse est la plus marquée pour les femmes les plus actives, âgées de 25 à 49 ans, avec un recul d’1,3 point. Si le taux d’activité des hommes diminue également, cette baisse est plus modérée (- 0,8 point). A noter également l’activité des hommes de 50 à 64 ans continue d’augmenter (+ 1,4 point, après + 0,7 point en 2015).
L’autre moitié s’explique par la hausse de l’emploi
L’autre moitié de cette baisse s’explique par la hausse de l’emploi. En 2016, 3000 personnes supplémentaires, âgées de 15 ans ou plus, occupent un emploi au sens du BIT.
Toutefois, le nombre d’emplois créés en 2016 est nettement inférieur à celui de 2015 (+ 8000). « Le travail à temps partiel concerne 21,8 % des salariés à La Réunion en 2016. Plus de la moitié d’entre eux désireraient travailler davantage », indique l’Insee. « Ainsi, 13,1 % des salariés sont en situation de sous-emploi, soit un niveau équivalent à celui de la Guadeloupe et de la Martinique (respectivement 12,7 % et 13,3 %). Les femmes sont deux fois plus concernées que les hommes ».
60.000 personnes veulent travailler mais sont considérées comme inactives
Selon l’Insee, au total, 138 000 personnes veulent travailler, car en plus des 78 000 chômeurs, 60 000 personnes souhaitent également travailler, mais sont considérées comme inactives au sens du BIT.
En effet, celles-ci n’effectuent pas de recherche active d’emploi ou ne sont pas disponibles. Elles composent le « halo » autour du chômage. Le découragement est la première cause de ce halo, il concerne un tiers des non-recherches. Elles sont toutefois moins nombreuses qu’en 2015 (142 000), du fait de la forte baisse du nombre de chômeurs.