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Le charbon, l’ennemi n°1 du climat

Si l’on veut limiter le désastre climatique, il nous faut éliminer le charbon de notre économie : c’est le premier émetteur mondial de CO2 (34% des émissions), et il est néfaste pour notre santé. Le charbon est la deuxième énergie primaire la plus utilisée dans le monde, après le pétrole. On consomme plus de charbon, […]

Ecrit par Bruno Bourgeon, porte-parole d’AID – le mardi 23 juillet 2019 à 14H56

Si l’on veut limiter le désastre climatique, il nous faut éliminer le charbon de notre économie : c’est le premier émetteur mondial de CO2 (34% des émissions), et il est néfaste pour notre santé.

Le charbon est la deuxième énergie primaire la plus utilisée dans le monde, après le pétrole. On consomme plus de charbon, à kWh d’électricité égale, que de gaz, d’énergie nucléaire et d’énergies renouvelables (EnR) réunies. En Inde et surtout en Chine, c’est la première énergie utilisée. Et cette énergie ne concerne pas les pays les plus pauvres exclusivement : les USA en sont l’un des producteurs principaux, et c’est la première source d’électricité en Allemagne.

Depuis 2000, la production et la consommation de charbon n’arrêtent pas de croître. En cause, et en premier, la Chine. Mais on ne le montre pas : c’est laid. On préfère les élégantes éoliennes ou les splendides champs de panneaux solaires. Oui, c’est une énergie sale, qui, pour une même quantité, produit 20% de gaz à effet de serre (GES) de plus que le pétrole, deux fois plus que le gaz, ou encore 50 à 100 fois plus que les EnR ou l’énergie nucléaire.

Le charbon est de plus une arme de destruction massive : 23000 morts/an en plus rien qu’en Europe, des centaines de milliers de morts surnuméraires dans le Monde, du fait des fumées et des particules fines, sur les maladies cardio-vasculaires ou les maladies respiratoires, sans compter les souffrances des mineurs.

Il n’y a donc pas pire pour la santé humaine et pour le climat. Et pourtant, on continue de l’utiliser : dans la sidérurgie, mais surtout pour la production électrique (2/3 de la production). Or, remplacer une centrale thermique par une autre centrale moins polluante, on sait faire. Si le kérosène est pour l’heure irremplaçable pour la propulsion aérienne, les centrales thermiques à charbon peuvent être remplacées : par les barrages hydro-électriques, les centrales nucléaires, les éoliennes et l’énergie solaire, ou plutôt un mix de tout cela, comme le font les Suédois, les Suisses, ou les Français. Et c’est faisable en une trentaine d’années. Encore faut-il le vouloir.

Les plus gros consommateurs sont la Chine, 50% de la consommation mondiale, l’Inde, 11%, les USA, 9%. Dans l’Union Européenne, les plus gros consommateurs sont l’Allemagne (37% de leur production électrique) et la Pologne. De petits pays consommateurs comme le Danemark, les Pays-Bas, ou l’Europe de l’Est, devraient dans un terme assez court, se passer de charbon. Pourquoi le consommer ? En fait il est très peu cher, facile à transporter, et les principaux consommateurs sont aussi les principaux producteurs : 85% du charbon est consommé dans le pays producteur. On conçoit mieux que des pays comme les USA ou l’Allemagne se sentent peu concernés par une éventuelle transition énergétique.

La France est également très concernée par ce qu’on nomme les émissions de CO2 importées. 40% de nos émissions de CO2 sont importées, l’équivalent de ce que tous nos véhicules à moteur thermique émettent chaque année (camions + voitures). Y aurait-il donc une responsabilité du consommateur pour éviter le « made in charbon » ? Certes, mais le vrai niveau d’action est politique à l’échelle européenne : mettre la pression sur l’Allemagne, élaborer un plan de sortie du charbon pour les pays d’Europe de l’Est.

La COP21 définissait de laisser 80% des énergies fossiles en terre si l’on ne voulait pas dépasser +1.5°C de réchauffement climatique. On sait que les utilisations sont peu nombreuses, la source de l’électricité peut être changée. A contrario, c’est la seule énergie fossile qui a un avenir, car on dispose d’au moins 300 ans de réserve. Ce qui n’est pas le cas du pétrole ou du gaz. Est-on prêt, dès lors, à bloquer la production de charbon, avec les moyens financiers et la volonté politique ?

D’après la Chaîne Youtube « Osons Causer »

 

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