Amour, gloire et beauté… Presque. Passion, mensonges et trahisons. Même à 80 ans, tout est possible. Singulier dossier ce vendredi devant le tribunal correctionnel de Saint-Denis. Deux prévenus avaient été présentés devant le parquet et se tenaient l’après-midi même devant la barre : J.P, 54 ans et F.R, 78 ans. Le premier est accusé d’avoir accepté 2.800 euros pour tuer une femme. Le deuxième est soupçonné d’avoir mandaté le premier pour l’assassinat de son ex-maitresse et de son fils.
Le 13 mars dernier, une femme porte plainte contre son ex-compagnon. Une connaissance lui aurait annoncé qu’il cherchait à la faire tuer, un projet qui couve depuis plusieurs mois. Sa surprise et son angoisse sont sincères, surtout après plus de 20 ans de relation. En garde à vue, J.P explique avoir accepté l’argent pour faire gagner du temps à madame, puis change de version : il comptait la tuer mais a changé d’avis. Il s’était mis d’accord avec F.R pour un remboursement mensuel de la somme.
Mais F.R nie les faits et crie au complot. Il assure avoir prêté de l’argent aussi bien à J.P qu’à madame et qu’il attend d’être remboursé. Et la connaissance de sa maîtresse qui lui a tout dévoilé avant qu’elle ne porte plainte ? F.R aurait entretenu une relation avec l’épouse de ce dernier… Raison pour laquelle notre casanova de 78 ans serait la cible de cette dénonciation.
F.R semble donc être aussi généreux en amour qu’avec ses amis en difficulté financière. Mais ce qui est peu rassurant : J.P ne présente pas de preuves de manque de revenus justifiant ce prêt de 2.800 euros. D’autant plus, chez F.R se trouve une photo de son ex-maîtresse et de son fils, des punaises incérées au niveau du visage et une bougie rouge placée devant.
Mais les preuves manquent dans ce passionnant épisode de telenovela, ainsi que les expertises psychologiques des prévenus. Chose rare, les magistrats ont jugé que le dossier était trop complexe et incomplet pour être jugé en comparution immédiate. Un avis partagé par la procureure. Une réouverture d’enquête pour complément d’information a été ordonnée. Le juge d’instruction a donc rouvert l’enquête et les prévenus ont été mis en examen pour association de malfaiteurs. Le juge des libertés et de la détention a ordonné leur placement sous contrôle judiciaire jusqu’au procès au vu du manque d’antécédents des protagonistes et de l’âge avancé de F.R.