Le directeur général de l’ARS, Gérard Cotellon, donne le ton pour ce nouveau Plan Régional de Santé : il veut s’appuyer sur une certaine transparence et sur la consultation citoyenne pour construire des projets pérennes.
Pour améliorer le système de santé sur notre île et par conséquent améliorer la santé de la population, il croit beaucoup en la démocratie sanitaire et la co-construction. Cette démarche participative va donc mettre à contribution "l’ensemble des acteurs et professionnels de la santé, des élus, des administrations et des institutions de l’Etat, des collectivités locales et des citoyens qui souhaiteront participer aux réflexions et propositions au travers de groupes de travail, de débats ou de consultations".
Des enquêtes de population seront menées, des débats publics, des réunions et des commissions seront tenus afin de définir pour chaque objectif et chaque domaine la marche à suivre. La page participative a ouvert ce même jour : ars-reunion-prs@ars.sante.fr.
Sur ce sujet, Véronique Minatchy (France Assos Santé, union d’associations depuis 2017) insiste : chaque citoyen doit être acteur de sa santé, il doit se prendre en charge. "Donc il ne faut pas hésiter à faire des propositions et être très sincère dans les différents questionnaires. Il faut que l’on sache ce qui va et ce qui ne va pas." L’"expérience patient" aussi est très importante. Car les patients qui ont un besoin et qui sont en soins ont un avis à donner sur leur prise en charge et comment l’améliorer. Ainsi, participer aux débats publics est primordial. Et si des problèmes numériques se présentent, il ne faut pas hésiter à écrire une lettre directement à l’ARS, ajoute-t-elle.
Quel bilan de l’actuel PRS ?
En faisant le bilan de l’actuel PRS (qui devait s’étendre de 2018 à 2028), Étienne Billot, directeur général adjoint de l'ARS, affirme que deux tiers de ses actions sont finalisées ou très bien engagées.
Sur la santé des femmes, des couples et des enfants, on peut citer la création d’un deuxième site d’embolisation utérine au CHU nord et un programme luttant contre le diabète pendant la gestation.
Dans le cadre de la préservation de la santé des jeunes et de la qualité de vie des séniors et des handicapés, des programmes comme le Primavera (programme de prévention des conduites à risques et addictives) ont été déployés. L'ouverture de deux EHPAD ont aussi permis de proposer 165 places supplémentaires sur le Port et Saint-Denis.
Pour améliorer la santé nutritionnelle et lutter contre le diabète, l’outil "find risk péï" offre maintenant la possibilité à chacun de calculer son risque de développer un diabète.
En matière d’environnement, le plan eau potable a permis d'augmenter la garantie d'une eau de qualité sanitaire pour 52% à 84% de la population. Et ce durant toute l’année.
Sur la santé mentale, il y a eu un renforcement de l’offre avec un budget de 30,5 millions d'euros alloués. Contre les maladies chroniques, des activités de chimiothérapie et d’allogreffe (greffe sur un individu d'un greffon prélevé sur un autre individu) ont été autorisées. L’ARS va d’ailleurs garder le cap de ce PRS jusqu’à l’établissement du prochain, c'est-à-dire vers juin-juillet 2023.
Les prochaines échéances
La consultation citoyenne va prendre une part importante dans la construction du PRS comme l'a indiqué Gérard Cotellon. Cette consultation va s’étaler sur près d’un an et demi, d'août 2022 à novembre 2023.
Le principal interlocuteur entre l’ARS et la population se nomme la CRSA (Conférence régionale de la santé et de l'autonomie). Divisée en 5 pôles, la CRSA va collecter toutes les consultations citoyennes qui se dérouleront sur la prochaine année. Chacun de ses pôles - organisation des soins, prévention, prise en charge et accompagnement médico-social, droits des usagers, santé mentale - agira en collaboration avec les associations de santé et les collectivités.
À la tête de cette instance, le docteur Laëtitia Lebreton a assuré qu’aucun secteur ne sera oublié : aucune zone, aucun domaine, aucune catégorie de population.