Le budget primitif 2020 du Département, voté à l’unanimité ce mercredi en séance plénière et d’un montant de 1,097 milliard d’euros, est une « séquence historique » pour son président, Cyrille Melchior. Délestée du poids du RSA, dont la recentralisation a été actée au 1er janvier, la collectivité départementale a retrouvé des marges de manoeuvre nouvelles. Une recentralisation qui a permis au Département de dégager une manne de 60 millions d’euros, qui va lui permettre d’intervenir de manière beaucoup plus soutenue dans plusieurs secteurs comme le soutien à l’autonomie des personnes, l’insertion et l’emploi ou encore la modernisation de ses services.
« Ce que je souhaite, c’est que les familles en difficulté bénéficient de l’aide du Département là où elles se trouvent et que chacun puisse bénéficier de ces droits même les familles les plus reculées dans les coins les plus éloignés de La Réunion », a insisté le président de la collectivité départementale. Comme l’a rappelé Cyrille Melchior, les derniers exercices financiers de la collectivité ont été un « travail d’orfèvre » pour trouver un équilibre entre la gestion d’un budget « contraint » tout en apportant des réponses « concrètes » aux demandes du territoire et de la population.
Ce budget primitif 2020, qui ne prévoit aucune hausse de la fiscalité, est réparti comme suit: plus de 892 millions d’euros de dépenses pour la partie fonctionnement et plus de 204 millions d’euros de dépenses pour la partie investissement. Un budget orienté vers deux combats prioritaires pour cette année. La première, la lutte contre les addictions chez les jeunes, qui verra le conseil départemental lancer une vaste compagne de communication pour les informer des risques liés au tabac, aux drogues, à l’alcool, mais aussi les écrans et les réseaux sociaux. Deuxième cheval de bataille de la collectivité pour 2020: la lutte contre la pauvreté et l’exclusion, « conformément à la convention d’appui à la lutte contre la pauvreté et la précarité signée avec l’État l’an dernier », a rappelé Cyrille Melchior.
Si ce budget est amputé de près de 600 millions d’euros par rapport à l’an dernier, il donne paradoxalement plus de manoeuvre au Département grâce à la recentralisation du RSA. En effet, comme expliqué par les services du Département, « les dépenses réelles de fonctionnement de ce budget primitif sont inscrites pour leur part à un montant global de 878,3 millions d’euros avec également un changement de périmètre important puisque les dépenses du RSA, désormais transférées en totalité à l’État, figuraient à hauteur de 634 millions d’euros au budget primitif 2019 ». Ainsi, au sein de ces dépenses, les allocations individuelles de solidarité comme l’Allocation personnalisée d’autonomie ou encore la Prestation de compensation handicap, d’un montant respectif de 130,1 millions d’euros et de 37,3 millions d’euros, représentent désormais moins de 20% des charges de fonctionnement totales de la collectivité.
Une bouffée d’oxygène qui a notamment permis au conseil départemental de doubler son taux d’épargne brute, qui atteint désormais 85 millions d’euros. Le recours à l’emprunt du conseil départemental est également en baisse et passe à 70,1 millions d’euros contre 72 millions d’euros l’an dernier. Par ailleurs, avec un encours de dette de 350 euros par habitant à fin 2019, le Département de La Réunion demeure sensiblement moins endetté que la moyenne des collectivités départementales, dont la moyenne est de 500 euros par habitant. « Cette recentralisation du RSA nous permet de dégager des marges de manoeuvre nouvelles qui se traduisent concrètement par une hausse substantielle de notre niveau d’investissement », se félicite Cyrille Melchior.
En plus de l’insertion, ce dernier compte bien faire de sa collectivité un véritable soutien de l’économie réunionnaise à travers trois grands axes : son plan pluriannuel d’investissement (qui comprend les routes, les collèges, les aménagements hydrauliques ou encore le patrimoine départemental), le pacte de solidarité territoriale (PST, un des moteurs de l’action publique départementale envers les 24 communes de l’île), sans oublier le soutien au monde agricole (mise en oeuvre du plan Agripéï 2030 et la préparation du prochain programme FEADER 2021-2027).
Les détails de ce budget primitif 2020 avec Cyrille Melchior: