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Le billet d’humeur de Mohamed Aït-Aarab : « Les petits marquis »

Le billet d'humeur de Mohamed Aït-Aarab :

Ecrit par N.P – le jeudi 27 janvier 2022 à 14H00

En ce mois anniversaire de la naissance de Molière, je lui laisse la parole pour ouvrir ce billet :   

Le marquis aujourd’hui est le plaisant de la comédie ; et comme dans toutes les comédies anciennes on voit toujours un valet bouffon qui fait rire les auditeurs, de même, dans toutes nos pièces de maintenant, il faut toujours un marquis ridicule qui divertisse la compagnie.

Au XVIIe siècle donc, le personnage du marquis représentait le turlupin des comédies.  Aujourd’hui, nous avons nos “petits marquis”, aussi imbus de leur rang social que l’étaient leurs prédécesseurs de leurs titres nobiliaires.

Les “petits marquis” contemporains sévissent dans tous les domaines de la vie publique : sport, politique, culture, etc. Comme en témoigne le bref panorama qui suit.   
      

  • Le 2 janvier 2022, Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale, de sa villégiature à Ibiza, annonce au bon peuple enseignant, le protocole sanitaire (par ailleurs totalement ubuesque) que celui-ci devra mettre en œuvre le … 3 janvier !
  • Au mois de mai 2019, Manuels Valls annonçait avec emphase sa décision de quitter la France pour entamer une carrière politique en Espagne. La France ! Ce pays ingrat qui n’avait pas su reconnaître le génie politique de l’ex- premier ministre ! Trois ans plus tard, le conseiller municipal de Barcelone, toute honte bue, fait la danse du ventre devant “La République en Marche” pour un strapontin politique.
  • Ségolène Royal fut une inoubliable ambassadrice des Pôles (si, si, ça existe !) entre 2017 et 2020, avant de se présenter aux élections sénatoriales, avec le succès que l’on connaît.   

 
Et ne croyez pas que la France soit la seule terre d’élection des “petits marquis”.
 

  • Le 20 mai 2020, le premier ministre britannique Boris Johnson participait à une booze party (fête arrosée) dans les jardins de sa résidence de fonction. Au même moment, l’ensemble du pays était confiné et soumis à de fortes contraintes de déplacement et de rassemblement.
  • Le Serbe Novak Djokovic, fort de son titre de numéro 1 mondial de tennis, se croyait lui aussi au-dessus des lois. Le gouvernement australien, en l’expulsant du territoire, lui a rappelé les vertus de l’humilité et de la vérité.

 
Que nous disent, sur notre époque, tous ces faits plus ou moins divers ?

Que nos éminences ont recrée une société de castes et de privilèges. De ce fait, une nouvelle nuit du 4 août ne serait sans doute pas superflue. Il ne s’agit pas de copier les démocraties scandinaves où, pour un taxi emprunté en lieu et place des transports en commun, une conseillère spéciale du gouvernement norvégien avait dû rendre des comptes. Chaque société a ses spécificités culturelles.

Mais  souvenons-nous qu’en France, nous avons également connu des femmes et des hommes d’État soucieux du bien public et de l’intérêt général. Est-il besoin de rappeler que le général de Gaulle divisait son courrier en deux paquets : la correspondance officielle envoyée aux frais de l’Élysée et la correspondance personnelle pour laquelle le général payait de sa poche l’affranchissement. Autre temps, autres mœurs !

Aujourd’hui les hommes d’État ont disparu. Ne nous restent que des politiciens, nos “petits marquis” à nous.

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