Le camping 3 étoiles de l’Ermitage va être inauguré le 19 décembre. Les premiers campeurs passeront un été sous la tente d’un camping flambant neuf. Cet outil très attendu et qui a subi de nombreux retards n’arrive pourtant pas à faire l’unanimité. En charge de l’aspect environnemental de l’aménagement au sein de la mairie et du TCO, Mélissa Cousin se sent déconsidérée dans ses préconisations.
En milieu d’année, lors d’un comité de pilotage, « on était tous d’accord sur le fait qu’il fallait éviter le bétonnage, raconte Mélissa Cousin. Je constate il y a trois ou quatre jours que les emplacements des tentes safari (celles louées par le futur gestionnaire Tamarun, ndlr) proposent des emplacements bétonnés ».
Lundi dernier, en prélude d’un conseil du TCO, les élus saint-paulois en charge du suivi des travaux du camping discutent de façon informelle comme il est d’usage lors d’un bureau communautaire. « J’apprends de Jean-Marc Gamarus et de Jean-Claude Melin que la décision de bétonnage avait été prise en juillet… sans qu’on m’en avertisse », assure-t-elle. L’étonnement est grand chez la conseillère municipale EELV déléguée à l' »Approche Environnementale de l’Urbanisme ». « J’étais vraiment très très en colère », décrit-elle.
Non seulement, ce bétonnage est « disgracieux », à 30 mètres à peine du lagon, mais il prouve, une fois de plus selon l’élue, que « les collectivités qui ne cessent de parler de préservation des espaces du littoral, n’arrivent pas, au moment venu, à mettre en pratique leurs paroles ».
« On ne peut pas avoir deux discours »
« M. Gamarus et M. Melin m’ont répondu qu’il s’agissait d’une petite chose par rapport à l’ensemble », poursuit-elle. Il n’empêche, le message envoyé aux administrés est négatif pour l’élue: « On ne peut pas avoir deux discours. On est trop dans le béton. J’ai demandé : « mais pourquoi ce changement qui a amené au bétonnage ? » On m’a répondu que c’était une question de coût mais aussi parce que l’inauguration approchant, cela aurait pu retarder l’ouverture du camping pour les vacances. »
La solution de pose de caillebotis en lieu et place du béton aurait dû être davantage creusé pour Mélissa Cousin. Au lieu de passer par des demandes de devis à des entreprises extérieures au projet, le TCO a cru bon demander « une cotation à une entreprise de menuiserie qui travaille sur le camping », précise-t-elle. Sans surprise, la note de l’entreprise présentait un surcoût de 40%. Pas étonnant pour Mélissa Cousin qui connaît les méthodes des entreprises répondant aux appels d’offre. Celles-ci gonfleraient les devis. « Dès lors qu’elles savent qu’elles ont affaire à une collectivité publique, leurs prix peuvent être multipliés par 5 », assure-t-elle.
Tout aussi inquiétant pour la cohésion de la majorité municipale, Mélissa Cousin crève un abcès qui couve depuis… 2008 à l’entendre. « Cette histoire du camping est un peu symptomatique de ce qui se passe depuis le début de la mandature. Nous ne sommes pas associés à 100% aux décisions. Il faut qu’on le soit et depuis le départ », implore-t-elle.
Histoire de marquer son désaccord sur ce choix environnemental douteux si près du lagon, Mélissa Cousin prévient : « je ne me rendrai pas à l’inauguration ». Un comble pour la vice-présidente du TCO déléguée à l’aménagement littoral. Contactée, la mairie devrait apporter sa lecture des événements prochainement.