Revenir à la rubrique : Faits divers

Le barreau de Saint-Pierre en deuil: Me Anne Lacomblez nous a quittés

Les avocats de Saint-Pierre perdent une de leurs plus éminentes collègues, Anne Lacomblez, décédée mardi, à l’âge de 53 ans, des suites d’une irrépressible affection. On la savait malade ; elle ne s’en cachait pas ; mais la brutalité de l’événement a surpris tout le monde. Voici quinze jours encore, on la voyait au Palais […]

Ecrit par Jules Bénard – le jeudi 04 février 2016 à 14H52

Les avocats de Saint-Pierre perdent une de leurs plus éminentes collègues, Anne Lacomblez, décédée mardi, à l’âge de 53 ans, des suites d’une irrépressible affection.

On la savait malade ; elle ne s’en cachait pas ; mais la brutalité de l’événement a surpris tout le monde. Voici quinze jours encore, on la voyait au Palais de Justice, souriante malgré la douleur, avenante, un mot aimable pour chacun, dans son fauteuil roulant, accompagnée par son époux attentionné.

S’il est convenu de dire que le métier d’avocat n’est pas fait pour les gens cultivant la banalité, Anne Lacomblez en aura été une des plus lumineuses illustrations.

Cette avocate de grand talent n’a pas vu de fée penchée sur son berceau, il s’en faut de beaucoup. « Enfant placée » par les services sociaux, elle se retrouve émancipée à l’âge de 16 ans et, malgré l’adversité, bataille ferme pour survivre et poursuivre ses études.

Loin de se laisser aigrir par cette infortune native, elle y puise au contraire une force insoupçonnée, une conviction qui l’inciteront très tôt à se porter au chevet des plus démunis. Elle se glisse dans sa robe d’avocat comme dans une seconde peau et, en parallèle à son métier où elle est vite l’égale des meilleurs, cette petite mais forte femme prend fait et cause pour les démunis, les sans-papiers, les immigrés, les plus mal lotis.

Que l’on soit d’accord ou pas avec ses prises de position n’est rien contre une évidence : sa conviction. Une conviction qu’elle mettait au service de tous ceux ayant besoin d’elle. Anne Lacomblez est, avec ses confrères éplorés, de ces gens de robe qui font la renommée (justifiée) du barreau de Saint-Pierre :

Aucun client n’est au-dessus d’un autre.

« Me Anne » mettait autant d’acharnement à se charger d’une commission d’office (payée des clopinettes) qu’à défendre un client fortuné.

Une minute de silence a été observée ce matin au Palais de Justice de Saint-Pierre, avant la séance correctionnelle dont Me Lacomblez était une habituée. Les juges, le Parquet, nombre d’avocats et le personnel administratif avec lequel elle entretenait les rapports les plus cordiaux. Les commentaires pêchés ici et là disent assez sa cote d’amour.

Je résume : « Caractère à pic… Caractère de cochon… Quelle avocate !… Elle engueule le Proc et son client est relaxé !… Je crois qu’elle aimait tout le monde… Elle la sorti de rien mais la pas oublié rien non plus… »

Le procureur Zukowicz commit un éloge empreint d’émotion et de dignité, soulignant « le courage d’une femme qui a lutté jusqu’au bout contre sa longue et terrible maladie… sa simplicité… les relations de totale confiance avec ceux qu’elle défendait… sa véhémence à défendre le justiciable le plus démuni comme elle le faisait pour les plus fortunés… »

On le sait, il est de convention que de tels mots soient prononcés en une telle occasion. Je peux vous assurer d’une chose, c’est que le ton de monsieur le Procureur n’avait rien de conventionnel. Une voix ne tremble pas pour rien !

Alors, que l’exemple donné par Anne ne reste pas lettre morte, bon  D… (si toutefois il existe, je veux dire).

A son compagnon, à sa famille, Zinfos 974 présente ses plus sincères condoléances et sa plus vive sympathie.
 

 

Thèmes :
Message fin article

Avez-vous aimé cet article ?

Partagez-le sans tarder sur les réseaux sociaux, abonnez-vous à notre Newsletter,
et restez à l'affût de nos dernières actualités en nous suivant sur Google Actualités.

Pour accéder à nos articles en continu, voici notre flux RSS : https://www.zinfos974.com/feed
Une meilleure expérience de lecture !
nous suggérons l'utilisation de Feedly.

S’abonner
Notification pour
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

Dans la même rubrique

Soupçons d’emplois illégaux à la Région : « La fin ne saurait justifier les moyens »

La procureure de la République Véronique Denizot a demandé la condamnation des 11 prévenus de l’affaire des emplois présumés illégaux de la Région, ce jeudi lors de la quatrième journée du procès, une peine de 5 ans d’inéligibilité étant notamment requise pour l’ancien président Didier Robert, visé pour prise illégale d’intérêts et détournement de fonds . L’actuelle mandature de la Région, partie civile du procès, a demandé un préjudice à hauteur de 1,5 million correspondant à la somme des salaires versés aux huit conseillers techniques poursuivis pour recel.

Soupçons d’emplois illégaux à la Région : « Nous étions des facilitateurs »

Au troisième jour du procès sur les emplois présumés fictifs à la Région sous les mandats de Didier Robert, six prévenus ont témoigné, affirmant leur engagement et leur innocence. Yves Ferrières, Sabrina Ramin, Yannick Gironcel, Jean-Charles Maroudé, Ravy Vellayoudom, et Yoland Velleyen ont décrit leurs rôles sans pour certains fournir cependant des détails concrets sur leurs missions. Le procès continue aujourd’hui avec les dépositions attendues de Vincent Bègue et Didier Robert et les réquisitions du parquet qui permettront sans doute d’en savoir plus sur ce qu’a révélé l’enquête menée par les policiers parisiens.

Un incendie se déclare dans un immeuble SIDR à Saint-Denis

Ce mercredi peu avant 19 heures, un appartement situé au 1er étage de la résidence SIDR Camp Jacquot situé à l’angle de la rue Camp Jacquot et général de Gaulle à Saint-Denis a pris feu. Les sapeurs pompiers ont déployé la grande échelle pour accéder à l’appartement en proie aux flammes. Fort heureusement, il n’y a pas de blessés à déplorer. Par mesure de précaution, l’ensemble de l’immeuble a été évacué.