Nous sommes en Californie du Sud ; Des planteurs latinos récoltent des choux. Un vent rabat sur eux l’air d’un champ de mandariniers proche. 47 ouvriers tombent malades : vertiges, nausées, confusion. Les symptômes d’une intoxication aux organophosphorés, dont le chlorpyriphos-éthyl (Vulcan*), largement épandu sur les mandariniers voisins1.
Au même moment, le New York Times enquête sur cette molécule2, et le directeur de l’EPA (la très puissante agence de l’environnement aux States), Scott Pruitt, nommé par Trump, climatosceptique avéré, financé par les lobbies pétrolier et gazier, repousse aux calendes grecques l’interdiction de cet insecticide.
Or depuis des décennies, la science a tranché : ce pesticide, même à doses faibles, provoque chez les enfants des retards cognitifs lourds comme le syndrome d’hyperactivité, ou pire encore, des autismes ; Dow Chemical, le fabricant, transnationale au chiffre d’affaires de 54 milliards de dollars, n’en a cure, car le chlorpyriphos-éthyl est juteux, et Pruitt n’allait pas attaquer un tel héros de l’économie.
Cash Investigation d’Elise Lucet, relayé par AID (http://aid97400.lautre.net/spip.php?article1434&lang=fr, et http://aid97400.lautre.net/spip.php?article1441&lang=fr), a contraint Stéphane Le Foll, alors ministre de l’agriculture, à consentir des efforts : des AMM (autorisations de mise sur le marché) ont été retirées, mais on peut encore utiliser ce poison sur les épinards. L’interdiction n’a pas encore été formulée. Que fait Popeye ?
www.aid97400.lautre.net
D’après Charlie-Hebdo n°1296
1thinkprogress.org/farmworkers-california-chlorpyrifos-35a15557905d
2nytimes.com/2017/05/15/health/pesticides-epa-chlorpyrifos-scott-pruitt.html