Alors que la manifestation qui porte son nom s’est achevée dimanche dernier se posait cette question: existe-t-il encore du miel vert? Ce mercredi matin, la municipalité du Tampon a dévoilé le résultat de recherches et expérimentations menées depuis 2014 dans ses pépinières pour tenter de relancer la production du Tan rouge dont les fleurs sont à l’origine du fameux miel vert.
Après plusieurs tests non concluants, les techniciens communaux ont réussi à percer le secret de la germination des graines de Tan rouge. Les premières pousses de cet arbre endémique pouvant atteindre jusqu’à 10 mètres de haut sont apparues en décembre dernier, un mois après la plantation. « Une première étape importante », se félicite André Thien Ah Koon.
Pour favoriser sa reproduction, les techniciens ont recréé, sous les serres de la pépinière du Dassy normalement réservées aux palmiers, les conditions de germination dans un mélange de terreau et de fibre de fanjan.
L’objectif est ici de préserver un des piliers du patrimoine naturel réunionnais et dans quelques années développer aux côtés du très prisé miel de baies roses, l’or jaune des abeilles ayant butiné les petites fleurs blanches du Tan rouge. Aujourd’hui sous l’appellation miel vert « l’on retrouve davantage de miel de forêt », précise François Payet président du syndicat apicole de La Réunion.
Le Tan rouge, espèce endémique de notre ile et de Maurice, difficile à reproduire, pousse dans les forêts humides de 500 à 1700 mètres d’altitude. Utilisé pour son écorce riche en tanin rouge et comme bois de charpente, il se fait de plus en plus rare. C’est donc « un projet de grande ampleur et de longue haleine » que la municipalité souhaite mener en collaboration avec le Parc National et l’ONF puisqu’il faudra attendre une dizaine d’années avant de proposer du miel vert, indique François Payet.
Après encore trois années à passer sous la surveillance de Christophe Pauzat, le responsable pépinière du Parc des Palmiers, les plants de Tan rouge devraient ensuite prendre place sur différents terrains communaux et dans la future plantation forestière du Parc du Volcan pour relancer la production de miel vert.