Face à un enfant qu’il voit comme irrespectueux, menteur ou voleur, un ti-père n’a eu d’autres réponses que la violence pour tenter de dompter les enfants de sa nouvelle compagne. Franck se targue à la barre du tribunal correctionnel de Saint-Pierre d’avoir accueilli chez lui son nouvel amour mais aussi quatre de ses sept enfants. Mais la réalité dépeinte par l’enquête est toute autre. Après le décès du père en 2017, les enfants sont livrés à eux-mêmes pendant que la mère, absente, file le parfait amour. Les grands s’occupent des petits dans une maison où même l’électricité a été coupée. « Grand coeur », Franck finit par inviter sa nouvelle famille à s’installer chez lui. Les règles sont fixées dès le départ. En guise d’accueil, il place les enfants de 14 à 4 ans dans la cour et tire un coup de fusil en l’air. Le message est clair…
Le petit dernier pleure, Franck lui tire les cheveux, celle âgée de 8 ans ne veut pas dormir, il lui fait prendre une douche froide toute habillée pour la calmer…C’est Antoine* ,l’adolescent qui cristallise les brimades récurrentes du beau-père. Mercredi 12 décembre dernier, Antoine et sa soeur rentrent de l’école et retrouvent leur mère et Franck, au chômage, attablés à un snack du Tampon. Ce dernier, à la mi-journée, s’est déjà enfilé trois verres de rhum et deux bières mais refuse à l’enfant de quoi manger. De retour à la maison même rengaine, Antoine attendra le soir le ventre vide. Et pour lui faire passer l’envie de se rebeller, Franck lui assène une gifle au visage, le tire par les pieds, lui prend la tête et la cogne contre le billard. Les enfants finissent par trouver refuge chez leur grande soeur. La mère, elle, ne dit rien.
« J’aurais pas dû réagir comme ça, j’aurais dû trouver d’autres solutions », se défend Franck à la barre qui prétexte le comportement difficile des enfants et particulièrement celui d’Antoine qui ose s’interposer.
Pour la partie civile représentant l’Arajufa, » on verserait presque une petite larme pour ce bon samaritain qui a accueilli cette femme et ses 7 enfants », a-t-elle ironisé avant de le qualifié de « bourreau ». Aujourd’hui tous les enfants ont été placés. Franck a ainsi « rajouté une bonne couche à leurs souffrances ».
Pour ces faits, le ti-père a été condamné à 9 mois de sursis et deux ans de mise à l’épreuve. Une obligation de soins, de travailler ou de se former et l’interdiction d’entrer en contact avec les enfants ont également été prononcées. Il devra payer la somme de 500 euros de contravention ainsi que 1000 euros pour Antoine et 500 euros pour chacun des enfants concernés au titre du préjudice moral.