Les faits se sont déroulés ce samedi soir, au Tampon. Appelés pour une tentative de cambriolage, les gendarmes reçoivent le signalement d’un véhicule. La voiture est repérée et le chef de patrouille se place au milieu de la chaussée pour la faire arrêter. Mais le conducteur poursuit sa route, percutant l’agent, qui a juste le temps d’effectuer une rotation. Il ne sera que légèrement blessé au niveau du bras, mais choqué.
Après ce premier choc, la voiture finit sa course dans un muret. Les occupants prennent alors la fuite, avant que le prévenu ne décide finalement de revenir sur les lieux de l’accident. S’en suit une interpellation musclée, le jeune homme refusant de se laisser arrêter par les forces de l’ordre. Les gendarmes relèveront une alcoolémie de 0,98 gramme d’alcool par litre de sang.
Devant le tribunal, le prévenu assure « regretter » ses agissements. « Je ne veux pas aller en prison », prononce-t-il doucement, la tête baissée et la voix peu audible.
« Une deuxième chance »
« Un gendarme, c’est fait pour protéger la population, pas pour mourir sous une voiture ! », s’indigne le parquet, soulignant que sans cette « rotation », l’agent aurait pu « finir mort ». « Le prévenu affirme avoir fait un écart pour éviter le gendarme. Il n’assume pas ses actes, nous ne pouvons que nous en inquiéter », estime l’accusation, requérant 18 mois de prison dont 10 assortis d’un sursis, ainsi qu’un mandat de dépôt.
Pour la défense, il s’agit là d’un jeune homme qui a voulu « faire le coq » devant ses camarades et qui a perdu de contrôle de la situation. « La panique a pris le pas sur la raison », fait valoir Maitre Frédéric Hoarau, soulignant que son client n’avait jusqu’alors jamais commis d’infraction. « Il n’y a pas de volonté de faire mal à autrui. Le gendarme n’a été blessé qu’au bras, on voit bien qu’il ne voulait pas sciemment lui foncer dessus, il voulait seulement passer », argue-t-il.
Le mandat de dépôt n’ayant pas été prononcé, l’avocat se félicite d’une peine « sévère », mais « teinté d’humanité ». « Mon client repart libre et à la possibilité de s’insérer dans la société. C’est une deuxième chance qui lui est donnée ».
Ci-dessous la réaction de l’avocat à la peine prononcée par le tribunal :