Pour les forces de l’ordre, la quantité de zamal, les vieux journaux pour conditionner le tout en part, l’argent en petite coupure caché dans une boite dans une armoire découverts chez Joseph et le voyage à Madagascar ne laissent pas de doute quant à l’activité illégale du quadragénaire sans emploi.
Pourtant lors de son audition et ce jeudi à la barre du tribunal correctionnel de Saint-Pierre, Joseph maintient que tout ce zamal relève de sa consommation personnelle pour soigner son arthrose douloureuse. Ces dires sont confirmés par sa femme. Dans une grande marmite, il fait régulièrement bouillir de l’eau et une bonne poignée de zamal qu’il boit » à la soif », reconnait-il.
Les écoutes téléphoniques et la surveillance n’ont pas permis de détecter un trafic ni des allées et venues suspectes à son domicile. Reste l’argent en liquide découvert alors que la famille a peu de ressource.
« Même en tisane cela reste un produit stupéfiant », a souligné la procureure qui a devancé la défense en rappelant que la législation en France n’avait pas évolué. Elle a requis 4 mois avec sursis et la confiscation des scellés.
En effet, le conseil de Joseph, le Bâtonnier Georges-André Hoarau, a argué sur l’utilisation ancienne du cannabis pour des soins médicaux, la légalisation dans 40 pays et le neurologue et ministre de la Santé, Olivier Veran, qui est pour son expérimentation thérapeutique. La robe noire a également fustigé les soupçons de trafic porté sur une famille dont on veut « saisir jusqu’à la misère ». Le voyage à Madagascar a été payé par un ami, a expliqué le Bâtonnier.
Les juges ont finalement relaxé Joseph des accusations de trafic, l’emploi non autorisé de stupéfiants a été requalifié en usage. En revanche, pour ces derniers faits et la détention, le père de famille a été condamné à une amende de 2 000 euros dont la moitié avec sursis. Sa boite contenant l’argent en liquide lui sera restituée.