C’est calme et posé que Laurent* se présente à la barre du tribunal de Saint-Pierre. Le trentenaire s’exprime bien, parle poliment et reconnaît d’entrée tous les faits qui lui sont reprochés. Difficile de croire qu’il a semé la terreur pendant plusieurs jours entre Le Tampon et Saint-Pierre.
Son premier fait d’armes remonte au 5 février dernier. Il se rend à une boutique du Tampon pour acheter des cigarettes, mais n’a pas l’argent suffisant. Alors qu'il est particulièrement agité, une dispute éclate avec le commerçant, mais il finit par partir.
À la fin de son service, le commerçant le voit de l’autre côté de la rue. Il va le voir pour parler, sans qu’il y ait de dispute. Lorsque celui-ci se retourne pour partir, Laurent l’attrape et le fait tomber violemment sur la tête. Alors qu'il est déjà inconscient, le jeune homme va s’acharner sur lui avant que des amis de la victime ne viennent mettre fin au lynchage. Laurent s’enfuit.
Quatre jours plus tard, c’est un employé du skatepark de Saint-Pierre qui tombe sur lui au petit matin. Laurent est agité et lui crie dessus. Il a des galets dans la main et frappe l’employé à la tête, qui se retrouve avec un trauma crânien et une plaie importante. Laurent prend la poudre d’escampette.
Enfin, le 11 février, vers 4h, une employée de la gare de Saint-Pierre prend son poste au guichet. Laurent vient lui expliquer qu’il a perdu sa carte de bus. L’employé lui propose un duplicata pour 5 euros, ce qui va provoquer la fureur du trentenaire. Il va frapper le distributeur de boissons avant d’exploser la vitre du comptoir à coup de poing. Il se saisit de 40 euros dans la caisse et s’enfuit. Cette fois, il sera interpellé quelques minutes plus tard.
C’est donc pour répondre de tous ces faits qu’il est présenté en comparution immédiate au tribunal judiciaire de Saint-Pierre. S’il reconnaît les faits, ses explications laissent pantois le tribunal.
Un épisode de psychose dangereux
Concernant l’agression du commerçant, il explique que ce dernier a voulu lui prendre son GSM. "Je me souviens, il a pris mon téléphone pour régler la somme. J’ai fait une projection de judo et j’ai tapé. Je suis parti, car ses amis venaient m’agresser en groupe", explique-t-il.
Concernant l’agression du skatepark, il justifie sa présence sur les lieux, car il était "un skater reconnu et invaincu pendant plusieurs années. Tout bon rider doit nettoyer son spot, c’est pour cela que j’avais les galets dans la main. Les enfants allaient arriver et l’endroit était sale. Je suis un pratiquant de cette discipline. J’ai fait mes preuves à un moment où ils ne soupçonnaient pas l’existence du terrain".
Enfin, pour l’agression à la gare de Saint-Pierre, il affirme avoir vu "l’opportunité, après 8 jours en tant que SDF, de pouvoir [se] choisir un repas". Et d'assurer : "Mon intention n’était pas de blesser".
L’expertise psychiatrique indique qu’il est bipolaire et a un traitement à suivre qu’il ne respecte pas. De plus, sa forte consommation de cannabis lui a provoqué une psychose chronique qui peut le rendre dangereux. Le rapport souligne une altération du discernement au moment des faits. Il a plusieurs fois été interné.
"C’est symptomatique de son comportement de l’époque où il s’en prenait à tout le monde. Ses propos étaient incohérents. Les victimes faisaient leur travail et ont fait face à une violence inédite. Il dégoupille comme un lion en cage", souligne la procureure. C’est pourquoi elle requiert 12 mois de prison, dont 6 avec sursis. La parquetière demande également une interdiction de se rendre à la gare routière de Saint-Pierre et une obligation de soin "qui est le nerf de la guerre dans ce dossier".
Pour Me Nathalie Pothin, qui défend Laurent, c’est la personnalité de son client "qui questionne. Il a un trouble de la personnalité. Il se trouvait en décompensation au moment des faits. Quand il prend son traitement, on a quelqu’un qui peut rentrer dans le moule de la société. Faut-il taper très fort pour penser que les choses changent ? Je ne suis pas certaine que la prison sur une longue durée soit adaptée". C’est pourquoi elle pense que la priorité doit être un accompagnement à sa sortie de détention.
Le tribunal va le condamner à 10 mois de prison, dont 5 mois avec sursis. Il voit également la révocation d’un sursis de 5 mois pour une précédente condamnation. Il a de plus obligation de suivre un traitement.
*Prénom d'emprunt
Son premier fait d’armes remonte au 5 février dernier. Il se rend à une boutique du Tampon pour acheter des cigarettes, mais n’a pas l’argent suffisant. Alors qu'il est particulièrement agité, une dispute éclate avec le commerçant, mais il finit par partir.
À la fin de son service, le commerçant le voit de l’autre côté de la rue. Il va le voir pour parler, sans qu’il y ait de dispute. Lorsque celui-ci se retourne pour partir, Laurent l’attrape et le fait tomber violemment sur la tête. Alors qu'il est déjà inconscient, le jeune homme va s’acharner sur lui avant que des amis de la victime ne viennent mettre fin au lynchage. Laurent s’enfuit.
Quatre jours plus tard, c’est un employé du skatepark de Saint-Pierre qui tombe sur lui au petit matin. Laurent est agité et lui crie dessus. Il a des galets dans la main et frappe l’employé à la tête, qui se retrouve avec un trauma crânien et une plaie importante. Laurent prend la poudre d’escampette.
Enfin, le 11 février, vers 4h, une employée de la gare de Saint-Pierre prend son poste au guichet. Laurent vient lui expliquer qu’il a perdu sa carte de bus. L’employé lui propose un duplicata pour 5 euros, ce qui va provoquer la fureur du trentenaire. Il va frapper le distributeur de boissons avant d’exploser la vitre du comptoir à coup de poing. Il se saisit de 40 euros dans la caisse et s’enfuit. Cette fois, il sera interpellé quelques minutes plus tard.
C’est donc pour répondre de tous ces faits qu’il est présenté en comparution immédiate au tribunal judiciaire de Saint-Pierre. S’il reconnaît les faits, ses explications laissent pantois le tribunal.
Un épisode de psychose dangereux
Concernant l’agression du commerçant, il explique que ce dernier a voulu lui prendre son GSM. "Je me souviens, il a pris mon téléphone pour régler la somme. J’ai fait une projection de judo et j’ai tapé. Je suis parti, car ses amis venaient m’agresser en groupe", explique-t-il.
Concernant l’agression du skatepark, il justifie sa présence sur les lieux, car il était "un skater reconnu et invaincu pendant plusieurs années. Tout bon rider doit nettoyer son spot, c’est pour cela que j’avais les galets dans la main. Les enfants allaient arriver et l’endroit était sale. Je suis un pratiquant de cette discipline. J’ai fait mes preuves à un moment où ils ne soupçonnaient pas l’existence du terrain".
Enfin, pour l’agression à la gare de Saint-Pierre, il affirme avoir vu "l’opportunité, après 8 jours en tant que SDF, de pouvoir [se] choisir un repas". Et d'assurer : "Mon intention n’était pas de blesser".
L’expertise psychiatrique indique qu’il est bipolaire et a un traitement à suivre qu’il ne respecte pas. De plus, sa forte consommation de cannabis lui a provoqué une psychose chronique qui peut le rendre dangereux. Le rapport souligne une altération du discernement au moment des faits. Il a plusieurs fois été interné.
"C’est symptomatique de son comportement de l’époque où il s’en prenait à tout le monde. Ses propos étaient incohérents. Les victimes faisaient leur travail et ont fait face à une violence inédite. Il dégoupille comme un lion en cage", souligne la procureure. C’est pourquoi elle requiert 12 mois de prison, dont 6 avec sursis. La parquetière demande également une interdiction de se rendre à la gare routière de Saint-Pierre et une obligation de soin "qui est le nerf de la guerre dans ce dossier".
Pour Me Nathalie Pothin, qui défend Laurent, c’est la personnalité de son client "qui questionne. Il a un trouble de la personnalité. Il se trouvait en décompensation au moment des faits. Quand il prend son traitement, on a quelqu’un qui peut rentrer dans le moule de la société. Faut-il taper très fort pour penser que les choses changent ? Je ne suis pas certaine que la prison sur une longue durée soit adaptée". C’est pourquoi elle pense que la priorité doit être un accompagnement à sa sortie de détention.
Le tribunal va le condamner à 10 mois de prison, dont 5 mois avec sursis. Il voit également la révocation d’un sursis de 5 mois pour une précédente condamnation. Il a de plus obligation de suivre un traitement.
*Prénom d'emprunt