Si Eddy avait pris la poudre d’escampette alors que sa fin de peine approchait, c’est parce qu’un autre procès l’attendait et pas des moindres : il était accusé d’avoir tiré trois coups de fusil sur la maison de ses voisins.
Une scène de cauchemar
Le 27 novembre 2020, Eddy est chez sa compagne à la Plaine-des-Cafres. Bien qu’il soit 22h30, il met la musique à fond et nécessairement dérange tout le voisinage. Son voisin sort de chez lui pour tenter d’arrêter la musique. Le ton monte et Eddy, dans un état d’ébriété avancé, va dérailler.
Il rentre chez sa compagne pour se munir d’un fusil en annonçant qu’il va tuer son voisin. Sa compagne va tenter de l’empêcher, mais Eddy prévient que ce sera elle qui va y passer si elle tente de s’interposer.
Le voisin voit revenir Eddy avec l’arme en main. Il a tout juste le temps de dire à sa femme d’aller se cacher dans la chambre avec leur bébé de 4 mois et de vérifier que les deux autres enfants sont en sécurité. Le père de famille parvient à fermer toutes les portes in extremis.
Eddy va alors tirer trois coups de feu, qui heureusement n’atteindront personne. Il essaye ensuite de rentrer dans la maison, mais les portes sont fermées. Il s’enfuit, mais sera interpellé quelques heures plus tard.
Après la lecture des faits par la juge, Eddy va réfuter cette version. Il ne nie pas la partie coup de feu, mais ce qui l’a fait dérailler. Il explique qu’il était alors en pleine crise de démence en raison de l’alcool et qu’il se savait recherché par des jeunes. De plus, il affirme que ses voisins manigançaient contre lui, car il avait fait de la prison. « C’est de l’abus de faiblesse », estime-t-il.
Lorsque Me Frédéric Hoarau, l’avocat des parties civiles, va lui poser des questions, il le menace devant les juges. Un comportement inquiétant que note la procureure. « Il dit qu’il regrette son geste, mais son attitude crie l’inverse », argue la représentante du ministère public. C’est pourquoi elle requiert une peine de 3 ans de prison et une interdiction de se rendre à la Plaine-des-Cafres pendant 5 ans.
Les juges vont aller plus loin en le condamnant à une peine de trois ans de prison ferme, l’interdiction de se rendre au Tampon pendant 5 ans, l’interdiction de contact avec les victimes et l’obligation de les dédommager. S’il ne respecte pas ces conditions, il passera deux ans de plus derrière les barreaux.