
Un moment privilégié et privé avec l’être aimé peut un jour se transformer en un enfer permanent. C'est le constat amer qu'a fait Chloé* après avoir fait des photos dénudée avec son ancien compagnon. Car la jeune femme a été victime de revenge porn (le fait de diffuser des photos nues d’une personne sans son accord).
Courageuse, elle était présente à l’audience du tribunal de Saint-Pierre pour faire face à son bourreau. Un courage qui se partage moins facilement que des photos sur Facebook puisque Patrick, le prévenu, ne s’est quant à lui pas présenté à l’audience. Il n’était représenté par aucun avocat. Il ne s’était d’ailleurs jamais présenté à aucune de ses trois précédentes condamnations.
Une absence très regrettée par l’ensemble des acteurs du procès et qui aura des conséquences. Néanmoins, 3 des chefs d’inculpation n’ont pas été retenus : ceux pour violences, dégradations et vols, les témoignages corroborant la version du prévenu qui assure que c’est la jeune femme qui a été agressive. Cependant, avec ce qui s’est passé quelques jours plus tôt, l’"hystérie" dont il accuse Chloé est plus que compréhensible.
En une journée, il détruit sa vie
En 2018, Chloé décide de quitter Patrick après 6 ans de relation. Celui-ci étant infidèle tout en étant jaloux maladif, elle ne supporte plus cette relation dans laquelle elle est entrée très jeune. Mais Patrick ne voit pas les choses de la même manière et ne supporte pas la rupture.
Fin août, le Tamponnais va envoyer des photos de la jeune femme dénudées à son frère et sa sœur. Il va ensuite publier les clichés sur Facebook où il est ami avec presque toute la famille de Chloé. Loin de s’arrêter, il va envoyer les images sur le groupe du concours de beauté où elle s’était inscrite. Si on ne voit pas le visage de la jeune femme sur les photos, un tatouage particulier prouve que c’est bien elle. Un signe distinctif qui lui a valu le rejet du concours, mais également d’une grande partie de ses amis.
Après avoir diffusé ces images compromettantes, Patrick va ensuite chercher par tous les moyens à entrer en contact avec Chloé. En état de choc, la jeune femme fait tout pour l’éviter. Il va donc se rendre trois jours plus tard sur son lieu de travail "parce qu’il s’inquiète pour elle comme elle ne donne pas signe de vie", a-t-il déclaré lors de sa garde à vue. Il va mettre une claque à Chloé avant que ses collègues n’interviennent.
À la barre du tribunal, Chloé confie son désarroi depuis cet épisode. "J’ai quitté mon travail tellement j’avais honte. La plupart de mes amis ne me parlent plus. J’ai peur de le voir, comme je travaille au Tampon. J’ai l’impression d’être observée tout le temps. Je n’ai plus aucune relation avec les hommes, ils me font peur maintenant", explique-t-elle en tentant de retenir ses larmes.
"Elle va être jugée par sa famille et ses amis"
Me Delphine Savigny, qui défend Chloé, va parfaitement décrire le cauchemar de sa cliente. "C’est une affaire de revenge porn. Quand elle décide de se séparer, il le prend mal. Il publie ces clichés sur Facebook alors qu’il est ami avec sa famille. Il envoie les photos à ses anciens employeurs. Elle a 24 ans et se retrouve jugée par sa famille et ses amis qu’elle a perdus. C’est dans son état de femme qu’elle a pris un coup". La robe noire ne se dit pas étonnée de l’absence du prévenu qui "n’assume jamais ses fautes".
La procureure Carole Pantalacci va abonder dans le même sens. "C’est une manière déloyale de se venger de sa partenaire quand on n'a plus le contrôle. Il n’assume pas ses torts. Il ne vient jamais à ses procès. Il a à chaque fois des peines avec sursis. Il faut montrer que la justice est là". Elle requiert six mois de prison avec sursis et le paiement de tous les dédommagements demandés.
La juge Hélène Bignon va aller plus loin en le condamnant à six mois de prison ferme, 4000 euros de préjudice moral et 200 euros de préjudice matériel.
*Prénom d'emprunt
Courageuse, elle était présente à l’audience du tribunal de Saint-Pierre pour faire face à son bourreau. Un courage qui se partage moins facilement que des photos sur Facebook puisque Patrick, le prévenu, ne s’est quant à lui pas présenté à l’audience. Il n’était représenté par aucun avocat. Il ne s’était d’ailleurs jamais présenté à aucune de ses trois précédentes condamnations.
Une absence très regrettée par l’ensemble des acteurs du procès et qui aura des conséquences. Néanmoins, 3 des chefs d’inculpation n’ont pas été retenus : ceux pour violences, dégradations et vols, les témoignages corroborant la version du prévenu qui assure que c’est la jeune femme qui a été agressive. Cependant, avec ce qui s’est passé quelques jours plus tôt, l’"hystérie" dont il accuse Chloé est plus que compréhensible.
En une journée, il détruit sa vie
En 2018, Chloé décide de quitter Patrick après 6 ans de relation. Celui-ci étant infidèle tout en étant jaloux maladif, elle ne supporte plus cette relation dans laquelle elle est entrée très jeune. Mais Patrick ne voit pas les choses de la même manière et ne supporte pas la rupture.
Fin août, le Tamponnais va envoyer des photos de la jeune femme dénudées à son frère et sa sœur. Il va ensuite publier les clichés sur Facebook où il est ami avec presque toute la famille de Chloé. Loin de s’arrêter, il va envoyer les images sur le groupe du concours de beauté où elle s’était inscrite. Si on ne voit pas le visage de la jeune femme sur les photos, un tatouage particulier prouve que c’est bien elle. Un signe distinctif qui lui a valu le rejet du concours, mais également d’une grande partie de ses amis.
Après avoir diffusé ces images compromettantes, Patrick va ensuite chercher par tous les moyens à entrer en contact avec Chloé. En état de choc, la jeune femme fait tout pour l’éviter. Il va donc se rendre trois jours plus tard sur son lieu de travail "parce qu’il s’inquiète pour elle comme elle ne donne pas signe de vie", a-t-il déclaré lors de sa garde à vue. Il va mettre une claque à Chloé avant que ses collègues n’interviennent.
À la barre du tribunal, Chloé confie son désarroi depuis cet épisode. "J’ai quitté mon travail tellement j’avais honte. La plupart de mes amis ne me parlent plus. J’ai peur de le voir, comme je travaille au Tampon. J’ai l’impression d’être observée tout le temps. Je n’ai plus aucune relation avec les hommes, ils me font peur maintenant", explique-t-elle en tentant de retenir ses larmes.
"Elle va être jugée par sa famille et ses amis"
Me Delphine Savigny, qui défend Chloé, va parfaitement décrire le cauchemar de sa cliente. "C’est une affaire de revenge porn. Quand elle décide de se séparer, il le prend mal. Il publie ces clichés sur Facebook alors qu’il est ami avec sa famille. Il envoie les photos à ses anciens employeurs. Elle a 24 ans et se retrouve jugée par sa famille et ses amis qu’elle a perdus. C’est dans son état de femme qu’elle a pris un coup". La robe noire ne se dit pas étonnée de l’absence du prévenu qui "n’assume jamais ses fautes".
La procureure Carole Pantalacci va abonder dans le même sens. "C’est une manière déloyale de se venger de sa partenaire quand on n'a plus le contrôle. Il n’assume pas ses torts. Il ne vient jamais à ses procès. Il a à chaque fois des peines avec sursis. Il faut montrer que la justice est là". Elle requiert six mois de prison avec sursis et le paiement de tous les dédommagements demandés.
La juge Hélène Bignon va aller plus loin en le condamnant à six mois de prison ferme, 4000 euros de préjudice moral et 200 euros de préjudice matériel.
*Prénom d'emprunt