Planifier pour éviter l’anarchie dans 10, 20 ans et plus. La zone d’activités de la Pointe des Châteaux sera dans les deux ans qui viennent le théâtre d’un important chantier d’aménagement à vocation économique.
Avec 13% de déclivité (et même 20% sur certaines portions), pour une zone située en 110 et 170 mètres d’altitude, les contraintes du relief représentent un premier défi naturel. Située en-dessous de la route des tamarins, la zone sera irriguée côté ouest et Est par la RD12 en termes d’accès.
Répondant à la logique actuelle de transfert de compétences des communes vers leur intercommunalité, ce projet d’extension est passé d’une maîtrise d’ouvrage mairie de Saint-Leu dans ses prémices pour un pilotage TCO aujourd’hui.
Le projet d’extension a été déclaré d’intérêt communautaire en octobre 2014. Les travaux de terrassement ont déjà commencé alors que la traditionnelle pose photo de la première pierre, en présence des élus et des partenaires financiers, était prévue ce vendredi 5 juillet.
« Le souci d’équilibrer le territoire », selon Joseph Sinimalé
Au premier trimestre 2021, il faut imaginer cette surface de 6 hectares, aujourd’hui coiffée d’une terre rouge poudreuse, accueillir de nombreuses entreprises. Cette parcelle défrichée viendra s’ajouter aux 10 hectares voisins, commercialisés en 1987.
Avec le recul, Joseph Sinimalé et Bruno Domen posent un constat pour ne plus reproduire le schéma passé. La première zone d’activités compte une quarantaine d’entreprises mais sans vocation spécifique. On y retrouve à la fois de l’artisanat, du commerce, des services et des…habitations. « L’extension de cette zone d’activités permet d’organiser la destination de ces parcelles pour éviter une zone fourre-tout », affirme Joseph Sinimalé. « En plus du PLU, l’extension de la zone d’activités répond à un cahier des charges spécifique », nous explique Christophe Payet, chargé d’opération du service construction du TCO.
La ZA de 2021 sera ainsi balisée en 5 secteurs très marqués, par îlots d’activités. 28 lots seront commercialisés. Parmi eux, 18 petites entreprises sont attendues, 6 de type PME, 2 constituées d’une surface de 4000 m2 maximum et 2 parcelles destinées à des pépinières d’entreprises (10.000 m2).
« Les travaux vont causer quelques désagréments pour les habitants autour mais on travaille à les minimiser », reconnaît Bruno Domen, maire de Saint-Leu. Le vice-président du TCO a par ailleurs chaudement salué l’investissement du président de l’interco en faveur de sa commune, alors qu’il faut se souvenir que des tiraillements avaient pu avoir lieu en début de mandature 2014 lorsque le poids des 5 communes de l’ouest était ardemment discuté lors de la répartition des sièges.
« L’extension de la ZA se fait dans un souci d’équilibrer le territoire en répartissant les zones de production », confirme ainsi Joseph Sinimalé.
Un aménagement de la ZA d’autant plus attendu que Bruno Domen rappelle l’impressionnante force d’attraction que constitue son territoire. « Nous sommes passés d’une ville de 27000 habitants en 2007 à 38000 aujourd’hui », compare l’élu.
Une dose de social
Outre l’ouverture prochaine de ce nouvel espace économique à mi-pente, une clause sociale a logiquement intégré les marchés publics du BTP. « Sur le volume d’heures de travaux programmés sur les deux ans de chantier, nous avons l’équivalent de 4000 heures destinées à des personnes présentant déjà des pré-requis dans le monde du bâtiment », détaille Patric Boitard, de la direction Economie et promotion du territoire, service insertion sociale du TCO. Le fléchage des candidatures se fera par Pôle emploi. A charge pour les entreprises retenues de jouer le jeu de l’accompagnement, dans leur effectif, de ces recrues qui sont inscrites dans une démarche d’insertion. « Et pourquoi pas de les conserver après l’achèvement des travaux », ajoute-t-il.
Exemplaire sur l’emploi, l’aménagement compte également l’être sur le plan environnemental. C’est en tout cas la promesse affichée. Tous les réseaux seront tirés, assainissement, eaux pluviales,…pour canaliser les fortes pluies de ce terrain aujourd’hui totalement à nue. La zone défrichée sera végétalisée, lorsque les voiries seront faites, avec des essences bichonnées un peu plus haut aux Colimaçons. L’objectif, selon Christophe Lavergne du Conservatoire Botanique National de Mascarin, est de privilégier les plantes indigènes (bois de juda, mahot tantan, d’arnette,…) de son programme DAUPI*, opposées aux exotiques qui accompagnent encore trop souvent les projets d’aménagement portés par les collectivités.
L’extension de la zone de la Pointe des châteaux coûtera 5 millions d’euros dont 3 budgétisés par le Territoire de la Côte Ouest et 2 millions par le Feder et la Région.
*Démarche Aménagement Urbain et Plantes Indigènes