Une première à La Réunion et dans les DOM. Le Territoire de la Côte Ouest a levé le voile ce matin sur sa future centrale d’achat.
Cet outil tentera de lever de multiples freins, que l’on soit placé du côté d’un chef d’entreprise de TPE/PME, que des collectivités.
Cette initiative du TCO part d’un constat : « les petites entreprises ont souvent les mêmes savoir-faire que les grandes entreprises mais ont beaucoup plus de difficulté à répondre aux marchés publics », indique Fabrice Marouvin, vice-président du TCO en charge de la commande publique.
Difficile en effet de demander à une petite structure de mobiliser une secrétaire à temps plein pour scruter les offres publiques et d’en connaître tous les obstacles pour y répondre. A l’échelle de ces petites structures, la commande publique représente dans la plupart des cas un parcours « administratif » du combattant. Elles finissent par baisser les bras alors que leur proximité de production, leur forte plus-value sociale, sont des atouts que ne cessent de prôner les hommes politiques dans leurs discours.
C’est donc dans un but de simplification et de visibilité que cette centrale d’achat va être mise sur pied au 1er janvier 2016.
Mutualisation des achats jusque-là morcelés
Les bénéfices attendus sont doubles. Selon ses propres projections, la centrale permettra au propre service « commande publique » du TCO de passer jusqu’à 50% de ses achats via cette plateforme. Un gain de temps et de coût appréciable lorsque l’on sait que pour l’achat, par exemple, de mobilier dans une collectivité, « il faut au moins 3 mois, parfois 6 », en parle avec expérience l’élu de Saint-Paul. « Ça va être une source d’accélération des procédures », en est-il persuadé.
Dans le principe, la centrale listera l’ensemble des entreprises spécialisées dans les travaux publics, les fournitures ou les services sur une plateforme accessible à tous les adhérents de la centrale. Lesquels adhérents sont, de droit, les villes du TCO, mais aussi toutes les entités publiques hors collectivités de l’ouest que peuvent être des SEM, SPL et d’autres collectivités de l’île. Une sorte de « vitrine » sur laquelle les communes pourront passer leurs achats auprès de prestataires déjà identifiés, le plus souvent pour des prestations récurrentes.
Un interlocuteur unique pour l’entreprise
Ce procédé de centralisation, régi par le code des marchés publics, permettra à l’entreprise soumissionnaire de répondre à un seul avis de marché et donc de ne remettre qu’une seule offre, par exemple, lorsque plusieurs communes viendraient à passer des commandes identiques pour des fournitures de bureau, des denrées alimentaires ou bien pour la réalisation de travaux sur leurs bâtiments.
La centrale agira aussi pour le compte de ses adhérents en tant que régie unique. Dernière information importante : les collectivités membres pourront, lorsqu’elles le jugeront utile, de sortir de ce cadre pour passer les marchés publics comme elles le font normalement à ce jour.
A ce stade du projet, la forme juridique de cette future centrale n’est pas encore arrêtée. Association, coopérative, SEM,…rien n’est exclu.