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Le Sri Lankais qui a mobilisé le Raid est reconnu coupable mais remis en liberté

?Le 31 août, un réfugié sri lankais avait par son action désespérée mobilisé policiers, urgentistes et même les hommes du Raid. Retranché dans son appartement mis à disposition par la Croix rouge, il avait séquestré ses enfants et proféré des menaces d’en finir avec sa vie. Après deux renvois, son audience de comparution immédiate vient de se terminer.

Ecrit par Régis Labrousse – le mercredi 27 octobre 2021 à 16H30

Le réfugié sri lankais qui avait attenté à sa vie et séquestré ses enfants au mois d’août à Bellepierre est remis en liberté à l’issue de son audience ce mercredi après-midi. Le tribunal déclare qu’il a commis les faits mais le déclare dans le même temps irresponsable pénalement. Il lui est signifié l’interdiction de paraître dans les locaux de la Croix rouge, l’interdiction d’entrer en contact avec les victimes et l’interdiction de détenir ou de porter une arme pendant 5 ans

Cette décision des juges est rendue possible en raison de l’expertise psychiatrique qui a reconnu l’abolition du discernement chez le prévenu au moment des faits. Considéré comme non dangereux sauf pour lui-même, son état ne nécessite donc pas d’obligation de soins et donc pas d’hospitalisation

Dans l’attente de l’examen de son dossier de demande d’asile par l’OFPRA, il est provisoirement logé par la Croix rouge dans un appartement à Bellepierre, quartier de Saint-Denis. L’homme était arrivé dans l’une des embarcations qui ont accosté à La Réunion ces trois dernières années. Son épouse et leurs trois enfants étaient montés à bord d’un bateau arrivé en décembre 2018. 

Près de trois ans après, leur situation a pris une tournure qu’ils redoutaient plus que tout au monde : celle d’un retour forcé vers leur pays. 

C’est après avoir appris la mauvaise nouvelle fin août que le jeune homme, né en 1988, pète littéralement les plombs. Il entre dans un accès de folie qui le mène à tout saccager sur son passage – mobilier et deux voitures de la Croix rouge dégradés – mais surtout à utiliser ses enfants dans son chantage. 

Le voisinage assistera impuissant à son passage à l’acte le mardi 31 août, en milieu d’après-midi, jusque sur le balcon de l’appartement, avant qu’il ne se retranche dans l’appartement. Une situation d’extrême angoisse qu’ont réussi à désamorcer les hommes du Raid venus raisonner l’individu menaçant.

Appelé à la barre du tribunal de Champ fleuri pour expliquer son geste fou, le jeune père de quatre enfants – le dernier étant né sur le sol réunionnais – dit qu’il ne se souvient pas de grand chose. Il dit se souvenir que du refus de la demande d’asile et que son épouse était hospitalisée, à ce moment-là, sans date de sortie, ce qui le laissait donc seul à gérer ses quatre enfants.

L’homme ne supportait pas le fait que sa femme ait perdu pied. Il se souvient néanmoins de s’être saisi d’un couteau et d’une autre arme sans se souvenir de laquelle. Il s’agissait d’une hache. Par contre, il ne se souvient ni des dégradations ni des menaces proférées.

L’expertise psychiatrique qui manquait lors des deux dates d’audience précédentes a enfin été réalisée. Dans sa conclusion, l’expert près du tribunal de Saint-Denis conforte l’idée que le prévenu a agi dans un moment où son discernement était aboli. Aussi, il n’a pas de pathologie psychiatrique et pas d’antécédent. Le jour des faits, il a vécu un état de dissociation aigüe et transitoire dans un état de stress intense. Il a eu également une amnésie lacunaire pendant le comportement dissociatif, selon l’expertise menée. 

Son état et celui de sa femme est dû à la décompensation dû à la décision de refus d’entrer sur le territoire français. Il a eu momentanément une rupture de l’ensemble de ses facultés cognitives amenant donc à l’abolition de son discernement, relève l’expert. S’il est considéré comme dangereux pour lui-même s’il ne reçoit pas de soutien, en revanche le rapport ne mentionne pas d’état de dangerosité et donc pas de nécessité d’hospitalisation.

Enfin, le prévenu, dont les propos étaient assurés par un traducteur, n’a pas de casier et est inséré au Sri Lanka. Comme pour l’ensemble des réfugiés arrivés à La Réunion ces dernières années, il évoque le fait d’avoir fui le Sri Lanka pour des raisons de sécurité.

Alors que ce chapitre judiciaire s’achève par sa remise en liberté, l’application d’expulsion du territoire français de cette famille ne dépend désormais que du préfet, en application de l’examen de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides.

 

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