Les vrais amoureux des chiens n’en ont pas cru leurs yeux lorsqu’ils ont appris qu’un salon du chiot allait se tenir à La Réunion. Une première édition qu’ils espèrent unique.
Des bénévoles de différentes associations de l’île sont venus dire hier, devant l’entrée du salon à Saint-Gilles, tout le mal qu’ils pensaient de cette initiative.
C’est clairement le commerce de chiots et son versant achat compulsif qui est pointé du doigt alors que le département est de sinistre réputation en matière d’errance animale, de chiens percutés sur les voies rapides.
Selon le Collectif Réunionnais d’Assistance et de Protection des Animaux, l’éleveur qui a organisé ce rendez-vous joue plus sur le registre du « commerce », loin de l‘éleveur que nous qualifierons de « traditionnel, avec une voire deux races maximum ». Ce sont des « usines à chiots qui approvisionnent ce salon », alerte Catherine Moillier, la présidente du CRAPA.
Toute cette semaine qu’a duré le salon, des bénévoles ont, à tour de rôle, occupé le terrain en distribuant des prospectus informatifs devant l’entrée. Les visiteurs sont plus généralement sortis avec des pots de fleurs que des cartons avec des chiots, ce qui soulage en partie les membres des associations. Car il faut se rappeler que l’organisateur du salon n’est autre qu’un producteur horticole bien connu de la place. Serait-ce à dire que les chiots seraient dans ce cas un produit d’appel pour une visite en famille ?
Le chien m’as-tu-vu
La cherté des chiots de race n’a en tout cas pas arrêté quelques spécimens. Et c’est ce que redoute Catherine Moillier : que ce salon serve de déclencheur à des élevages au noir. Le constat de ceux qui œuvrent chaque jour dans les refuges, ou beaucoup plus tristement en lien avec les fourrières de la mort, est accablant. « Il y a eu la mode du malinois. Vous savez-où on les retrouve aujourd’hui ? A la fourrière euthanasiés, dans les rues ou attachés au fond de la cour ! » « L’effet de mode » est passé, s’attriste une mère de famille.
Une autre bénévole parle par expérience : « si les gens veulent constater par eux-mêmes, qu’ils restent un moment devant une fourrière, par exemple celle de Pierrefonds. Ils y verraient en nombre des gens qui arrivent avec un chien et qui repartent sans rien. A ces gens-là, la fourrière leur dit pourtant bien que leur chien sera piqué ! »
Clairement, ce salon vient à contre-courant de l’état sanitaire lamentable des chiens dans notre département selon le CRAPA. C’est un message adressé « aux politiques » qui a été envoyé. « Nous leur disons d’essayer de ne pas autoriser ce genre de salon », ajoute Catherine Moillier.
[La réponse de l’organisateur]urlblank:http://www.zinfos974.com/Les-personnes-qui-veulent-acheter-un-beau-chiot-c-est-leur-droit_a88298.html