Depuis le 12 juin 2018 , le service national universel a été décidé sans que les conséquences et la mise en œuvre n’aient été étudiées.
Comme à l’habitude votre ministre de tutelle ne mesure guère les coûts humains et matériels des mesures qu’il impulse, nous l’avons vu avec l’instruction obligatoire à 3 ans et nous le voyons encore une fois avec la marotte présidentielle qu’est le SNU. Le budget de l’armée étant sanctuarisé, les 2 à 3 milliards nécessaires chaque année seront amputés majoritairement sur le budget de l’éducation nationale.
Mais nous savons déjà que l’école n’est pas une priorité en tant que telle, du gouvernement ( notre ministère n’est même pas un ministère d’Etat) mais son utilisation comme vecteur de propagande l’est : après avoir brandi les drapeaux et chanter la Marseillaise durant toute leur scolarité, ils pourront aborder cette période d’embrigadement obligatoire avec ardeur.
De plus si le caractère obligatoire est bien retenu c’est-à-dire que les réfractaires ne pourront ni s’inscrire aux examens et concours nationaux ni passer leur permis de conduire , ils se verront ainsi biffer de leurs droits civils et politiques . Mais l’impossibilité pratique de la généralisation à toute une classe d’âge ( 750 000 jeunes à encadrer )nous sauvera peut être du dogmatisme et de la propagande sous-jacente .
Car si le budget revient à l’éducation nationale, l’empreinte du Ministère des Armées devrait se matérialiser dans l’encadrement des jeunes, avec des méthodes et des formations de formateurs issues de la sphère militaire.
Où l’on voit la philosophie qui consiste à ponctionner le budget de l’éducation au profit du ministère des Armées qui en retire tous les bénéfices. Alors que nos écoles s’écroulent, que nous devons gérer la pénurie, le manque de personnels et que des postes sont supprimés encore et encore par l’application de réformes non pensées dans leurs coûts qui conduisent à nouveau en ce vendredi 22 février 2019 les enseignants à faire grève.
Car 2 milliards ce n’est pas rien pour lutter contre les inégalités scolaires pourvoyeuses de haine et attendre que nos élèves aient 16 ans pour cela est pitoyable.
Sonia Delrieu pour le SAIPER UDAS