Les travailleurs sociaux de la Maison Départementale de Saint-André ont fait un débrayage hier pour dénoncer une dégradation des conditions de travail. Les agents dénoncent des difficultés et une grande souffrance qui nuisent à l’exercice de leurs missions de protection de l’enfance sur la commune.
Le personnel de la Maison Départementale de Saint-André a listé les problèmes qu’ils rencontrent aux quotidiens. Une liste que le Syndicat autonome de la fonction publique territoriale de La Réunion (SAFPTR) a transmise au président du Conseil Départemental.
Manque de personnels et surcharge de travail
La première difficulté selon eux se situe sur le « manque crucial d’effectifs ». Les postes et départs à la retraite ne sont pas remplacés dans des délais raisonnables. Ce manque se retrouve au niveau de l’accueil familial, de l’équipe administrative, des assistants familiaux et de l’encadrement.
Un manque de personnel qui se répercute donc sur les quotas de famille à accompagner par agents et ainsi sur le nombre d’heures. « Les travailleurs sociaux sont aux 35h. Mais lorsqu’ils sont censés finir à 15h et qu’ils se trouvent chez une famille accompagnée, ils ne vont pas les laisser et se retrouvent parfois à travailler jusqu’à 18h » précise Patricia Kichenaman Doxiville, la secrétaire de section du SAFPTR.
Le problème de la CDIsation des agents est également évoqué depuis 2018 par la SAFPTR. Selon Patricia Kichenaman Doxiville, 35% des travailleurs sociaux de l’île sont contractuels. « Cela pose un problème pour les familles qui voient l’agent qui les accompagne être remplacé à la fin de son contrat. Cela les perturbe » indique-t-elle.
Des difficultés qui se retrouvent également d’un point de vue matériel puisqu’ils ont des difficultés à obtenir les véhicules de services, au nombre insuffisant, et dont le parc se trouve à Saint-Benoît. « Les agents prennent leurs véhicules personnels, ce qui pose un problème en termes de responsabilité en cas d’accident » souligne la secrétaire de section de la SAFPTR.
Une rencontre positive
Après ce débrayage, le nouveau Directeur Général Adjoint (DGA) du Conseil Départemental s’est réuni avec les représentants du mouvement. Il confirmé aux agents de Saint-André que leur démarche était légitime et pas « simplement pour faire le buzz ».
Le DGA a pris plusieurs engagements et souhaite mettre en place des propositions concrètes. Il a assuré qu’une campagne de recrutement va être lancée, même si cela risque de prendre du temps. « Nos demandes ont été entendues. Est-ce qu’ils vont donner suite ? Ça, je ne le sais pas! Mais nous restons vigilants quant à la suite donnée », indique Patricia Kichenaman Doxiville.
Un premier élément de réponse à ces promesses sera confirmé, ou non, le 15 mars prochain puisqu’une nouvelle rencontre est prévue.