J’ai une fois de plus, ce matin, passé plusieurs heures dans l’enceinte d’un tribunal. Pour une fois, ce n’était pas moi qui étais poursuivi pour diffamation, procès que j’ai tous gagnés soit dit au passage, mais à la suite d’une plainte que j’ai portée contre le Quotidien, son directeur Thierry Benbassat, et le journaliste Jean-Noël Fortier.
Je reprochais à Jean-Noël Fortier d’avoir écrit le dimanche 17 mai 2009 un article dans lequel il qualifiait Zinfos de « site qui entretient la désinformation, la haine, la délation, l’inquisition, le lynchage, l’épanchement de frustration et l’alimentation des fantasmes…. « . Quant à moi, j’étais devenu un vilain fasciste, et c’est tout juste si je n’étais pas à moi seul à l’origine d’une nouvelle Shoah.
La raison de sa colère? Un banal commentaire sous un courrier de lecteurs dans lequel un lecteur avait écrit qu’« en métropole, je n’ai jamais vécu de telles situations. J’ai bossé pour des juifs, des ‘zoreils’ et tout et tout et tout… J’ai toujours été respecté! »
Et c’est tout. Ce simple commentaire m’avait valu un billet d’humeur d’une violence inouïe dans lequel, entre autres, il laissait entendre que la « bête immonde » risquait de se réveiller à cause de gens comme moi.
Cet article m’avait d’autant plus touché, et Jean-Noël Fortier le savait parfaitement, que j’ai toujours affirmé ma haine viscérale contre toute forme de racisme. J’ai d’ailleurs à plusieurs reprises été interrogé par des auditeurs, à un moment où j’étais candidat à des élections, sur ma position par rapport au Front national. Et j’avais à chaque fois été très clair : j’ai toujours dit que je préférais perdre une élection plutôt que de devoir ma victoire au Front national.
Le tribunal de première instance avait parfaitement appréhendé le problème puisqu’il avait condamné le Quotidien et son directeur à me verser, ainsi qu’à Zinfos, la somme de 5.000 euros.
Suite à leur appel, nous nous sommes retrouvés ce matin devant la Cour d’appel, pour entendre les mêmes arguments.
Seule différence, la réponse faite par Me Robert Chicaud à notre demande de 6.000 euros de dommages et intérêts, au lieu des 5.000 alloués en première instance, vue l’importance de l’attaque. Me Robert Chicaud s’est élevé contre cette requête car, selon lui, le Quotidien se trouverait dans une situation financière extrêmement difficile, au point que « des mesures pouvant porter atteinte aux contrats de travail des salariés pourraient être prises dans les prochains jours« , et que, dans ce contexte, il serait très difficile au groupe de payer une telle somme !!!
Si un groupe aussi important que le Quotidien est dans une situation financière si mauvaise qu’il serait dans l’impossibilité de payer une dette de 12.000 euros, je plains ses fournisseurs à qui il doit des sommes bien plus importantes ! Ce serait le signe que le dépôt de bilan ne serait pas loin…