Depuis quelques semaines, Navin Ramgoolam, Premier ministre mauricien, fait les gros titres de la presse réunionnaise ou mauricienne, notamment pour des propos tenus sur la Réunion, qualifiant les Réunionnais « d’assistés », mais il est désormais dans la ligne de mire de l’association Reporters Sans Frontières pour des propos tenus lors d’un meeting politique le 1er mai dernier.
Ce dernier a tenus des propos jugés « i[violents]i » contre certains organes de presse mauricien comme l’Express ou l’hebdomadaire Week-end, « i[accusés d’être au service de son principal opposant politique, Paul Béranger »,]i explique Reporters Sans Frontières. Mais le Premier ministre, « i[habitué aux déclarations de ce type]i », souligne l’association, a franchi un cap en s’en prenant directement au rédacteur en chef de l’Express de Maurice, Raj Meetarbhan, « i[indigne de brosser ses chaussures]i » selon lui.
Le rédacteur en chef de l’Express a tenu à réagir aux propos du premier ministre craignant de voir l’Ile Maurice, pays démocratique, devenir un futur Zimbabwe, « i[j’ai assisté à la descente aux enfers (ndlr : Zimbabwe en 1980), un pays démocratique qui comptait sur une presse libre (…) j’ai été le témoin direct des attaques de Robert Mugabe (ndlr : Président du Zimbabwe), avec les attaques contre les journalistes (…) je crains un scénario identique à Maurice]i », lâche Raj Meetarbhan à Reporters Sans Frontières.
L’association « i[condamne]i » les propos du Premier ministre qui « i[entretiennent un climat détestable entre autorités d’un côté et médias de l’autre]i », ajoutant que ce type de « i[climat]i » incite les journalistes à « i[l’autocensure]i ».
L’Ile Maurice etait classée, fin 2010, au 65ème rang mondial du classement de la liberté de la presse, souligne Reporters sans Frontières, « i[enregistrant une chute de 14 places par rapport à l’année précédente]i », dans le classement publié par l’association.