La commune du Port est la plus sèche de la réunion et subit un déficit pluviométrique important. La ressource en eau, à 70 % en nappe phréatique, y est déjà exploitée à 100 % de sa capacité. De plus, du fait du développement démographique et économique du Port, la consommation en eau y est croissante : plus de 6 millions de m3 en 2016, dont 46 % à usage professionnel, soit une progression de 15% en 5 années.
L’eau est un enjeu important pour la commune, et c’est avec grande satisfaction qu’Olivier Hoarau a présenté hier les avancées qu’il a obtenues dans l’innovant projet REuse. Un accord de l’État a en effet été obtenu pour sa mise en place, grâce à trois années de lutte, et à une expertise du CIRAD concluant que la qualité de l’eau en sortie de station permet sa réutilisation.
Récupérer l’eau en sortie de station d’épuration pour une utilisation industrielle
Le projet REuse a été initié il y a dix ans, mais était au point mort en 2014. Il s’agit de récupérer l’eau en sortie de station d’épuration, afin d’arroser les plantations municipales, mais aussi et surtout pour une utilisation industrielle. De nombreuses industries sont très consommatrices, notamment celles de fabrication de béton. L’eau récupérée pourra être utilisée pour toute industrie, à l’exception bien sûr de l’industrie alimentaire.
Le projet REuse nécessitera la fabrication d’une usine, ainsi que d’un réseau parallèle, pour un coût estimé de 18 millions d’euros. Le dossier a été présenté et retenu au projet EcoCité, et est désormais également porté par le TCO. La mairie a obtenu un financement de l’État à hauteur de 4,3 millions d’euros au titre du PIA – Ville de demain.
« De grandes économies d’eau, et des économies financières »
En revanche, la demande de subvention auprès de la région Réunion, qui gère le FEDER, a été rejetée au motif que ce projet n’était pas éligible au dispositif existant, mettant à mal l’équilibre financier de la concession à intervenir. C’est pourquoi Olivier Hoarau sollicite le gouvernement à ce sujet.
Le dossier REuse a été présenté au CODERST (Conseil Départemental de l’Environnement, des Risques Sanitaires et Technologiques) du 31 octobre, qui a émis, à l’unanimité, un avis favorable. Un arrêté préfectoral devrait être pris d’ici fin 2017.
Olivier Hoarau est heureux de ces avancées: « C’est un beau projet en matière de protection de l’environnement, qui sera bénéfique pour notre nappe phréatique fragile, nous ferons de grandes économies d’eau, et des économies financières », indique-il.