Mais les petits malins ne s’étaient pas avoués vaincus. Ils avaient réussi à s’y introduire et à récupérer leur bien. Fort de ce succès inattendu, ils avaient décidé de renouveler l’opération afin de soustraire une autre moto appartenant à un dalon, saisie par les policiers et conservée au même endroit que la précédente.
Mais cette fois-ci, alors que dans la nuit du 22 au 23 juillet dernier ils se trouvaient en repérage aux alentours du commissariat, un comité d’accueil attendait le trio. Ce dernier s’était équipé de gants, de cagoules, d’un coupe-boulons et circulait à bord d’un fourgon équipé de fausses plaques d’immatriculation. « On avait l’intention de ne rien faire vu qu’on avait vu le policier qui nous surveillait », tente Nathanaël à l’attention des juges correctionnels.
Considéré comme l’instigateur, le vingtenaire avait tout prévu et notamment que la moto repérée qui se trouvait là depuis quelques temps ne démarre pas. Il s’était donc entouré des bras de ses amis afin de pouvoir la porter.
Poursuivis pour association de malfaiteurs en vue de commettre un vol, les trois pieds nickelés qui encouraient jusqu’à cinq ans de prison ont développé des versions peu crédibles face au tribunal. L’un d’entre eux est sous le coup d’une mise en examen pour des faits du même genre alors qu’un autre venait de rendre son bracelet électronique à la suite d’une condamnation pour envoi de colis à des détenus de la prison du Port par drone. Le troisième affichait un casier vierge.
« C’était juste trois jeunes qui ont l’habitude de se retrouver sur la place Cheminot à côté du commissariat. Le trio n’est pas structuré et mon client qui était là par hasard ne connaissait rien au projet des autres », a indiqué l’avocate de Zolan Z., plaidant la relaxe.
Le tribunal a estimé que les trois jeunes s’étaient réunis deux fois et avaient été filmés par les caméras du quartier. Les juges ont retenu à l’encontre des prévenus la notion de groupement. Ils ont écopé de peines allant de 3 à 6 mois de prison avec sursis simple ou sursis probatoire avec interdiction de se rencontrer. Zolan Z. devra effectuer 120 heures de travail d’intérêt général.