Le quartier Titan au Port a jeté l’ancre ce mercredi après-midi sur la convivialité autour d’une implication des habitants des résidences alentour. A l’origine de la manifestation "SEMAfête", le bailleur social Semader a voulu rassembler les énergies des acteurs associatifs, tout en impliquant le plus possible les jeunes des résidences Caloupilé, Safran… En tout, ce sont pas moins de 350 logements qui constituent le parc de la Semader au coeur du quartier Titan.
Cet après-midi, un vent fort est venu souffler sur les 25 bougies du bailleur social. Véronique Hoarau, qui y est chargée de mission "proximité", explique la démarche de la Semader, en parfaite fusion avec l’association portoise de médiation. "Il s’agit d’une fête avec les locataires et réalisée par les locataires. Un rassemblement pour qu’ils s’approprient leur quartier". A quelques mètres de là, des jeunes du groupe Cordaze 974 réalisent un graff sous les arcades de la résidence Cannelle. Une manière d’habiller les murs de la cité sans pour autant réaliser une fresque sauvage qui viendrait polluer la vue.
A la recherche du mouvement perpétuel
Mais cet après-midi, la curiosité de la marmaille est venue d’un sport original. Des gamins qui espèrent un jour pouvoir effectuer les chorégraphies spectaculaires des danseurs de double dutch.
Qu’on ne s’y trompe pas, le parallèle avec le simple jeu de la corde à sauter est vite à ranger au placard. Pas de double dutch sans un physique bien au point. Le principe de la discipline née aux Etats-Unis (pour ne pas changer) dans les années 70 : l’enchaînement de figures acrobatiques tout en sautant à la corde. Bien assez pour juger de la bonne coordination des membres. Comme pour le trial par exemple où poser le pied est compatbilisé comme une faute, l’arrêt du mouvement de la corde est sanctionné.
Bien au-delà du simple loisir
Et quand le loisir se transforme en compétition, le double dutch produit ses champions locaux. Jean-Yann, Bertrand et Jimmy sont de ceux-là. En un peu plus d’une minute, le sauteur doit effectuer le plus de figures possibles. Naturellement, la prise de risque est mieux notée. "Le jury veille à la fois à l’enchainement des figures mais aussi la difficulté et leur originalité" ajoute Bertrand, le coach. Il mène son équipe, la vingtaine à peine (presque autant que la Semader d’ailleurs) aux plus beaux podiums des compétitions nationales. Et ça ne rigole pas.
"Troisième en 2008, premier en 2009 et vice champion de France junior en 2010, le double dutch à la version locale sait se faire respecter au-delà de la cité portuaire, même si la discipline n’est pas très développée localement", reconnaît Bertrand. Pas sûr que la vidéo que vous trouverez plus haut ne laisse indifférents plus longtemps les gamins le temps des vacances. Il sera bien temps de songer à ressortir stylos et cahiers dans quelques jours…