Jonathan* a été réveillé à 1h20 du matin le week-end dernier alors qu’il s’était assoupi dans sa voiture garée sur un parking d’un quartier du Port. Le trentenaire légèrement alcoolisé venait de passer une grande partie de la soirée en bonne compagnie dans son véhicule, faute de mieux. Il avait juste oublié le couvre-feu.
Quatre policiers en patrouille avaient repéré la 208 avec plusieurs personnes à son bord. Ils s’étaient alors approchés, éclairant la scène avec une lampe torche. La lumière projetée sur son visage avait énervé Jonathan qui avait jailli comme un beau diable.
Il avait tenté de fuir, mais en claquettes sur le gravier, il n’avait pas réussi à aller bien loin. Les fonctionnaires de police l’avaient ainsi interpellé, essuyant déjà plusieurs coups. Des coups qui avaient continué à pleuvoir dans le véhicule, de police cette fois. Un des policiers en avait pris un dans la figure. « C’était un contrôle de merde. Je dormais tranquille, cette lumière ça m’a rendu fou », a expliqué l’habitué du tribunal jugé ce mercredi en comparution immédiate.
Allergique à l’autorité
Le casier de Jonathan contient en effet 15 mentions, dont 13 condamnations. Le travailleur désormais en CDI sait qu’il doit se tenir tranquille et éviter toute sortie de route qui pourrait l’envoyer illico derrière les barreaux.
À la barre, le Portois tente de se contenir mais sa colère déborde plusieurs fois malgré les signes que lui envoie de loin sa compagne le suppliant de se taire. Jonathan trépigne, pleure comme un enfant, s’essuie les yeux avec, relevant son tee-shirt, râle, se justifie à de multiples reprises. « Quand on voit son gabarit et son caractère, on peut imaginer le mal qu’ont eu les policiers à l’arrêter », a plaidé Me Iqbal Akhoun venu représenter les forces de l’ordre afin qu’elles soient reconnues victimes et indemnisées. « Il est allergique à toute forme d’autorité et notamment à celle de la police », a lancé la représentante de la société, souhaitant qu’il écope de 10 mois d’emprisonnement et soit immédiatement incarcéré.
« Il n’a pas voulu frapper volontairement, a rétorqué l’avocate de la défense. Il a énormément à perdre, d’où sa réaction disproportionnée lorsqu’il a vu les uniformes. »
Le tribunal a été compréhensif et a préféré prononcer une peine qui permette au prévenu de conserver son activité professionnelle et d’indemniser les victimes menacées de mort et copieusement invectivées. Il est condamné à 10 mois de prison à effectuer sous surveillance électronique.
*Prénom d’emprunt