« Ce n’est pas l’heure de faire de la polémique politicienne, ces sujets sont assez graves et le contexte ne s’y prête absolument pas même si nous sommes à 7 mois d’élections majeures », a tout d’abord déclaré Philippe Naillet, entouré des deux secrétaires fédéraux Wilfrid Mazeau et Audrey Belim (également porte-parole) et de la n°2 du parti Brigitte Adame.
Parmi ces sujets d’importance, la NRL. « Nous sommes aujourd’hui le 1er septembre 2020 et on ne peut toujours pas emprunter la NRL », regrette le patron des socialistes, qui est revenu sur la genèse de ce projet, issu de la renégociation des Accords de Matignon. « Cette renégociation prévoyait le maintien de nos deux aéroports, celui de Roland-Garros et de Pierrefonds. Pour la première, la Région n’a investi que 100 millions d’euros contre 140 millions d’euros prévus. Pour la seconde, elle s’est progressivement désengagée depuis 2017. Dans la seconde condition de la renégociation des Accords de Matignon, la Région s’était engagée sur le développement de réseaux de transports collectifs à hauteur de 250 millions d’euros et aucun d’eux ne peut-être présenté aujourd’hui. La réalité est contraire aux engagements », déclare le patron des socialistes péï.
Sur la reprise du chantier à venir le 15 septembre prochain, Philippe Naillet craint qu’avec la résiliation du marché de la digue pour en finaliser un nouveau, « ce sont les contribuables réunionnais qui devront mettre la main à la poche ». Pour le responsable socialiste, la Région Réunion va relancer un marché « plus cher », et tout l’argent reviendra à l’actuel groupement « sauf si un concurrent remporte le marché ». « Depuis 10 ans, Didier Robert assure qu’il n’a aucun problème pour le financement et l’alimentation en matériaux de ce chantier. Sans rentrer dans la polémique, nous voyons bien l’incapacité, la précipitation et les mensonges de la Région sur la NRL », glisse Philippe Naillet. Son parti formule, par souci de « transparence », deux propositions à Didier Robert. Un, associer le conseil consultatif citoyen mis en place par la collectivité régionale au lendemain de la crise des gilets jaunes, « puisque l’argent public est engagé ». Deux, y associer également le Haut conseil de la commande publique au comité de suivi du chantier.
Autre interrogation de ce dernier, toujours sur ce chantier: la question de l’approvisionnement en roches massives. « Sur l’actuelle renégociation, il n’y a aucune annonce claire et chiffrée. Sur le plan de relance du gouvernement, la Région demande 100 millions pour finir le chantier. Vous pensez que 10% du plan national sera consacré uniquement à réparer les erreurs de Didier Robert ? La aussi il y a incertitude », regrette Philippe Naillet, qui estime que cette somme, « aurait pu bénéficier à d’autres secteurs économiques ».
Hormis la NRL, les questions de la future Nouvelle entrée ouest (NEO) de Saint-Denis et du Run Rail ont également été abordées. Pour le premier, Philippe Naillet déplore que la Région et son président continuent de s’engager « dans des projets dionysiens alors que dans le même temps, l’Est souffre de coma circulatoire ». Sur le projet ferré Run Rail, le parlementaire appelle la Pyramide inversée à revoir son rééquilibrage territorial. Il affirme: « il n’y a rien eu pour le développement de l’Est, parent le plus pauvre de la politique depuis plus de 10 ans. Ce projet doit démarrer de St-Benoit jusqu’à la Mare et c’est ensuite TAO (NDLR: porté par la Cinor) qui doit prendre le relais jusqu’à NEO en passant par l’hypercentre de St-Denis. »
Petit résumé de cette conférence avec Audrey Belim, porte-parole de la fédération locale du Parti socialiste: