« Sur l’intervention de François Hollande, il n’y a rien de nouveau. On a l’impression qu’il continu la même politique depuis 67 ans (1946 étant l’année de la départementalisation ndlr). Il donne un peu de contrats aidés, un peu d’aide à la défiscalisation en se disant que les Réunionnais peuvent s’en contenter. Or le constat politique, de droite comme de gauche, est une courbe du chômage qui augmente alors que l’emploi est de la responsabilité de l’Etat et de la politique conduite« , explique le secrétaire général du PCR, Yvan Dejean.
Le parti regrette que certains sujets n’aient pas été abordés par le chef de l’Etat lors de la présentation de ses voeux. « Pas un mot sur la fin des quotas sucriers. Je rappelle que toutes les communes de la Réunion sont concernées et que 20.000 emplois sont en jeu« , lâche Yvan Dejean. Sur la transition énergétique. Là où la Réunion était citée en exemple, François Hollande a préféré parler de la Guadeloupe et de l’Océanie, selon lui. « Il faut un nouveau cap et faire de la Réunion une île verte« , lance le patron du PCR.
« C’est un sentiment de déception qui prédomine »
Sur la problématique des contrats aidés, le PCR craint que la période politique – élections municipales de 2014 – soit prétexte à l’utilisation de ces contrats à des fins politiques. « Depuis le début nous demandons à ce que le recrutement des contrats aidés soit géré par les services de Pôle emploi en collaboration avec les mairies et les associations« , explique-t-il. Quant à la fonction publique, les propos tenus par François Hollande n’ont pas rassuré Yvan Dejean. Au contraire. « Un rapport a été commandé (celui de Patrick Lebreton ndlr) mais François Hollande a rappelé que le recrutement gardera un cadre global et national. On empêche une nouvelle fois les ultra-marins d’accéder à un travail dans leur département d’origine« , précise-t-il.
Certes, le PCR reconnait qu’il y a deux ans il avait appelé à voter François Hollande. Mais depuis, c’est la douche froide. « On l’a fait sur la base d’un projet pour La Réunion. Il avait confirmé à Saint-Louis (en 2011 ndlr) et écrit noir sur blanc qu’il était d’accord pour le tram-train, que La Réunion devait devenir une terre d’énergie verte, de promouvoir l’autonomie alimentaire et de donner plus de responsabilités aux élus réunionnais. Mais à partir de là, c’est un sentiment de déception qui prédomine« , poursuit-il.
Dernier point abordé, la vie chère dans les DOM. « Il est conscient des problèmes de coût et de vie chère à La Réunion. Mais en même temps, il supprime le RSTA et le Bonus Cospar. On relève des contradictions entre ce qui se dit et ce qui est réellement fait« , conclut-il.