Il y a quelque chose qui a changé au PCR. Exit les Paul Vergès ou Elie Hoarau. Les jeunes se montrent, seuls, et c’est une grande nouveauté. La « reconstruction » est passée par là. Confirmant leur rôle politique en marge de la majorité socialiste, les rouges lancent un cri d’alarme en direction du gouvernement. C’est le message qu’ils ont souhaité faire passer lors d’une conférence de presse au siège du parti au Port.
« A partir de demain jeudi s’engage le Conseil européen sur la programmation 2014-2020 », s’élance Yvan Dejean. Celui-ci s’annonce frontal entre les deux courants informels qui façonnent l’Union européenne.
« Il y a les tenants de l’école dite des « amis de la cohésion » et l’école à connotation libérale du « dépenser mieux » », explique Yvan Dejean. Pas besoin de faire un dessin, le communiste réclame un effort toujours soutenu de la solidarité européenne vers notre territoire. Logique selon lui, la Réunion, « selon les critères établis par la même Europe, fait toujours partie des territoires prioritaires, inclus dans l’Objectif 1 ».
Malgré ce constat, selon les informations du PCR, les chiffres qui seront annoncés dans les prochains jours promettent de tailler dans le vif ce principe de solidarité vers les territoires les plus en difficulté.
Encore faut-il que la Région utilise les fonds européens…
La première menace vise l’enveloppe dite de « Compensation des surcoûts », consécutive à l’éloignement . « La précédente programmation prévoyait un équivalent de 35 euros par habitant directement injectés dans l’économie réunionnaise », précise Yvan Dejean. Il revient à la Région d’utiliser cette manne sous divers projets. Selon les informations du PCR, ce taux passerait à « 20 euros/habitant ».
La « Politique de la cohésion » n’échapperait pas à la tendance de rationalisation. « Pour la période 2007-2013, ce budget atteignait les 347 milliards d’euros. Il passerait à 309 milliards pour la prochaine programmation », assurent les communistes. Beaucoup plus connue du public, l’enveloppe de la Politique agricole commune suivrait la même trajectoire descendante, passant de 386 milliards à 364 milliards. « Une perte nette de 22 milliards qui aura un impact jusqu’au planteur de cannes », estime le membre du PCR.
Face à ce tableau qu’ils jugent sombre, Faïza Ibrahim, Julie Pontalba et Yvan Dejean se félicitent de la motion de l’Alliance votée à l’unanimité la semaine dernière en séance plénière du Conseil régional. Mais c’était aussi pour mieux égratigner la majorité de Didier Robert sur la perte de crédits européens à cause de leur non utilisation dans les temps impartis par la pyramide inversée. « Ce n’est pas le PCR qui le dit, mais un rapport de la Délégation interministérielle à l’aménagement du territoire et à l’attractivité régionale de juin dernier. Lorsque la question a été posée à Frédéric Cadet, il nous a répondu par des chiffres très techniques pour mieux évacuer la question », regrettent les jeunes communistes.
Reste à savoir si les chiffres annoncés lors de cette conférence de presse sont effectivement les bons. Le PCR est sûr de ses sources : « Les 48 heures qui vont suivre seront décisives ».