C’est un massacre d’une ampleur inédite. Selon Amnesty International, plus de 2.000 personnes ont péri dans plusieurs attaques de la secte islamiste Boko Haram dans le nord-est du Nigeria, autour de la ville de Baga.
Cités par le journal Le Monde, des survivants ont affirmé que plus de 15 villages voisins ont été attaqués en quelques jours, et que des « centaines de corps jonchent le sol ».
Les attaques ont débuté le 3 janvier dernier, lorsque des dizaines de véhicules chargés de plusieurs centaines de combattants islamistes de Boko Haram ont attaqué la base militaire de Baga.
Face à l’avancée des hommes d’Abubakar Shekau, plus de 20.000 personnes ont fui vers Maiduguri, la capitale de l’Etat de Borno, à moins de 200 km au sud, ou vers les pays voisins, selon les secours.
Depuis le début de l’insurrection islamiste dans le nord du Nigeria, les autorités militaires du pays ont déclaré samedi qu’il était « approprié » de considérer l’attaque contre Baga comme « la plus meurtrière » de Boko Haram.
La secte islamiste est également soupçonnée d’être derrière les attentats-suicides de ce week-end, toujours dans le nord-est du pays. Samedi, une fillette de 10 ans s’était faite exploser à Maïduguri, causant la mort de 19 personnes. Le lendemain, deux femmes kamikazes se faisaient exploser sur un marché à Potiskum, tuant quatre personnes.
Après avoir frappé cette région du Nigéria, Boko Haram a lancé une attaque du même type dans l’extrême-nord du Cameroun, contre la base militaire de Kolofata.
Selon un bilan donné lundi soir à la télévision nationale camerounaise par les autorités, « 143 terroristes de la secte criminelle Boko Haram ont été tués » pour seulement un soldat camerounais décédé.
Dans une vidéo postée par Boko Haram début janvier, Abubakar Shekau a menacé directement le président camerounais, Paul Biya, de traiter son payer aussi violemment que le Nigeria.