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Le Noël lontan, sans fracas…

Ca y est, le jour de Noël est là. Tant attendu des enfants pour les raisons que l'on imagine, mais aussi subi par une partie de la population, soumise au tintamarre des pétards depuis début décembre. Bref, le moment idéal pour retracer des 25 décembre où le respect du silence accompagnait minuit.

Ecrit par zinfos974 – le dimanche 25 décembre 2011 à 09H16

Autant que le 1er dimanche de janvier n’est quasiment plus associé qu’à sa galette des rois, le 24 au soir charge dans le ciel un tonnerre de soufre s’échappant des fusées toutes plus bruyantes les unes que les autres.

Qui se souvient des repas raisonnables du réveillon où la simplicité était toujours invitée à partager un pâté créole, le plus souvent réalisé par ces dames, ces mères de famille, ou comble du luxe, acheté à une boutique qui avait le coup de main.

Ce n’est pas tant l’imagination qui manquait mais les ingrédients. La bûche de Noël, « invention » venue du Nord n’était visible que sur découpes de presse ou dans des romans qui avaient « désaute » la mer. Le fil de l’information tenait à peu de choses. La tentation du mimétisme métropolitain encore obscur.

En parlant d’obscurité, les premières familles à acquérir un réfrigérateur donnaient, sans qu’ils ne s’en aperçoivent encore, la prodigieuse sensation d’un progrès qui entrait dans la case. Un progrès évidemment espéré de tous.

En même temps que les lampes à pétrole accompagnaient tous les repas, comme celui de Noël, le réfrigérateur fonctionnait lui aussi au…pétrole. Le petit verre qui devait buter avec la flammèche devait être coulissé au sol avec précaution, pour ne pas le briser.

Le réfrigérateur, pour trahir ses heureux propriétaires laissait échapper une fumée diffuse qui allait se cramponner au faux-plafond. Les plus astucieux y mettaient quelconque carton pour barrer la montée de la noirceur.

Marmaille i ret’ là-même

Le chemin vers minuit s’ouvre tout naturellement. Les quelques artifices achetés et marqués sur le carnet de la boutique chinois’ du coin étaient l’une des seules dettes de fin d’année. Les meilleures résolutions pour 1960 ou 1965 auraient bientôt finies d’éteindre le petit écart financier en faveur de l’épicier.

Minuit, toute la famille reste regroupée. On se raconte des histoires. Et de toute façon, les occasions de s’échapper étaient limitées. Lorsque l’on sait que l’on ne croisait qu’une vingtaine de véhicules pour un trajet entre Saint-Denis et Saint-Pierre de jour, on ose imaginer que les nuits se passaient dans le giron familial.

Les pétards sont en poste. Toute la famille y assiste. Pas question pour un marmaille de brûler, isolé, le seul fracas de la nuit. Le pas de tir se fait devant la maison. De toute façon, plus loin, la nuit dissuade les plus téméraires. L’éclairage public ne court pas les rues.

Mais les pétards un 25 décembre restent exceptionnels. Devant la forte imprégnation religieuse du corps parental et des plus anciens, l’occasion d’un boucan était plus souvent remisé pour le 31 décembre. Patienter jusque-là ne pose pas de problème. Ces « grandes occasions » étaient vécues avec d’autant plus de plaisir qu’elles accompagnaient cette pauvreté matérielle de cette Réunion des années 50, 60.

 

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