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Le JIR placé en règlement judiciaire la semaine prochaine

Demain matin, ce n’est pas Yves Montrouge qui signera comme à son habitude l’Edito du JIR. D’abord parce qu’il est en vacances, mais surtout parce que c’est Abdul Cadjee en personne qui tiendra la plume Si le grand patron monte au créneau, c’est qu’il a des choses importantes à apprendre à ses lecteurs. Et effectivement, […]

Ecrit par zinfos974 – le mercredi 27 janvier 2016 à 21H15

Demain matin, ce n’est pas Yves Montrouge qui signera comme à son habitude l’Edito du JIR. D’abord parce qu’il est en vacances, mais surtout parce que c’est Abdul Cadjee en personne qui tiendra la plume

Si le grand patron monte au créneau, c’est qu’il a des choses importantes à apprendre à ses lecteurs. Et effectivement, la situation est grave !

Le JIR perd de l’argent, beaucoup d’argent. C’était un secret de polichinelle dans le milieu des affaires à la Réunion, mais sans doute que la nouvelle va étonner le lecteur moyen du journal.

Tellement d’argent que même Abdul Cadjee ne peut plus boucher les trous. Il a longtemps versé de sa poche de quoi permettre au journal de payer les salaires, toutes les fins de mois, même s’il est arrivé que les salariés soient payés en retard. Mais devant son incapacité à mettre fin à l’hémorragie, il a décidé de dire « stop« .

Le journal a accumulé des dettes énormes auprès de nombreux créanciers et Abdul Cadjee a fini par prendre conscience que toutes les solutions envisagées ayant échoué, il risquait de continuer à voir les dettes augmenter tous les ans (la presse papier perd 10% de ses lecteurs annuellement…) sans espoir d’amélioration. Il a donc décidé de placer son entreprise en règlement judiciaire.

Le dossier devrait être déposé devant le tribunal de commerce de Saint-Denis le 3 février prochain.

 

En se plaçant sous le régime protecteur du règlement judiciaire, Abdul Cadjee fait une bonne affaire et gagne du temps.

Cette procédure a l’avantage de geler toutes les dettes et de suspendre les intérêts sur les comptes débiteurs. Même s’il sait que le trou risque fort de continuer à s’agrandir dans les années à venir avec une fonte du nombre de lecteurs (il se dit que le JIR ne vendrait plus que 8.000 exemplaires tous les jours) et une diminution de la publicité au profit d’autres supports moins chers et avec un meilleur retour sur investissement. Comme le web par exemple.

Les grands perdants de l’opération risquent fort d’être les créanciers du JIR qui devront s’asseoir sur leur argent et se contenter de l’espoir de n’en récupérer qu’une toute petite partie, au mieux, dans plusieurs années.

A voir d’ailleurs si cette décision d’Abdul Cadjee ne va pas entraîner, en cascade, la mise en règlement judiciaire d’autres sociétés à qui le JIR devait de l’argent, beaucoup d’argent, et qui risquent de ne pas pouvoir le supporter. Nous ne nous faisons aucune inquiétude pour SFR ou Orange à qui le groupe Cadjee doit des sommes très importantes puisque c’était lui qui vendait les cartes pré-payées de nos opérateurs locaux, mais d’autres sociétés ont les reins beaucoup moins solides…

 

La procédure de redressement judiciaire

La procédure de redressement judiciaire doit être mise en œuvre par toute entreprise en cessation de paiements. Pour être acceptée par le tribunal, il faut que celui-ci estime que le redressement est jugé possible et que l’entreprise a une chance de s’en sortir.

Le RJ, comme on dit, permet la poursuite de l’activité de l’entreprise, l’apurement de ses dettes et le maintien de l’emploi.

La procédure de redressement judiciaire commence par une période d’observation de 6 mois maximum, renouvelable sans pouvoir dépasser 18 mois. Pendant cette phase, un bilan économique et social est réalisé.

L’entreprise poursuit son activité. Elle est alors gérée par un administrateur judiciaire seul ou avec son dirigeant.

L’ouverture de la procédure entraîne la suspension des poursuites : les créanciers qui existaient avant l’ouverture de la procédure ne peuvent plus engager de poursuites en justice ni procéder à des saisies pour faire exécuter des décisions déjà obtenues.

Elle arrête aussi le cours de la plupart des intérêts et des majorations.

La période d’observation se termine par l’une des actions suivantes :

  • la mise en place d’un plan de redressement, limité à 10 ans, si l’entreprise est viable. Ce plan prévoit notamment des mesures de réorganisation de l’entreprise qui doivent permettre le règlement de ses dettes et la poursuite de son activité,
  • la cessation partielle ou totale de l’activité,
  • l’ouverture d’une liquidation judiciaire si la situation de l’entreprise ne peut pas s’améliorer,
  • la clôture de la procédure s’il apparaît que le débiteur dispose de sommes suffisantes pour désintéresser les créanciers et régler les frais.

Pendant la période d’observation, seuls les licenciements économiques ayant un caractère urgent, indispensable et inévitable peuvent être prononcés. Après information des représentants du personnel, ils doivent être autorisés par le juge commissaire, qui fixe le nombre de salariés licenciés et leur activité.

Dans la situation actuelle du JIR, il est à craindre que l’administrateur judiciaire soit dans l’obligation d’envisager de nombreux licenciements économiques. Pas tant au sein de la rédaction qui ne compte plus que 50 à 55 journalistes et qui a déjà beaucoup « dégraissé« , que dans le reste du personnel. 

 

Un journal qui devra être réorganisé

Dans le même temps, Abdul Cadjee a procédé à une réorganisation interne. Son fils Hassen, qui avait été nommé directeur général, ne l’est officiellement plus. C’est un dénommé Bousquet qui le remplace, même si son nom n’apparait pas encore officiellement dans l’Ours, l’emplacement qui mentionne les principaux actionnaires et cadres de l’entreprise, en page 3 du journal.

Pourtant Hassen, qui n’est plus DG, continue à occuper son bureau et de l’avis des employés, c’est lui qui continue à donner les ordres.

Allez y comprendre quelque chose…

D’autres réajustements sont également probables.

Le monde de la presse bruisse depuis plusieurs semaines de rumeurs sur le départ d’Yves Montrouge de son poste de rédacteur en chef. Déjà, il avait dû accepter d’avaler une couleuvre avec la nomination de Florent Corée, son ancien bras droit, au poste de directeur général adjoint. C’est à dire au-dessus de lui dans la hiérarchie. Ces rumeurs, qui s’étaient apaisées, sont reparties de plus belle depuis quelques jours avec l’annonce d’un départ pour le service Communication du Département, en remplacement de Christian Leuck.

 

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