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Le Festival de la Gastronomie des îles de l’océan Indien ou le gâteau mal cuit

Un jour, Madagascar, Maurice, la Réunion  Rodrigue et la Rugissante (1)  décidèrent d’organiser le Festival  de la Gastronomie des Iles de l’Océan Indien. Cette manifestation de grande envergure  devait se dérouler sur une semaine vu la richesse des différents terroirs. Eh oui !, qui n’a jamais salivé devant un romazave de la Grande Île, un […]

Ecrit par zinfos974 – le mardi 11 août 2015 à 09H10

Un jour, Madagascar, Maurice, la Réunion  Rodrigue et la Rugissante (1)  décidèrent d’organiser le Festival  de la Gastronomie des Iles de l’Océan Indien.

Cette manifestation de grande envergure  devait se dérouler sur une semaine vu la richesse des différents terroirs.

Eh oui !, qui n’a jamais salivé devant un romazave de la Grande Île, un briani de l’Île Sœur, un carry de tangue de la Réunion, un civet de zourite de Rodrigue et des langoustes  grillées de nos amis de la Rugissante.

La veille du jour J, le D day comme disent les anglais,  la Commission ad hoc -qu’on appellera les jours suivants la Commission de bric et de broc – vérifia  les ustensiles  de cuisson des différents concurrents pour voir si cela cadrait bien avec  leurs cultures culinaires.
Par malheur pour les habitants de la Rugissante, une éruption volcanique sous-marine avait détruit la faune  de leur île une semaine avant le début de la compétition. Pour pallier ce manque de langoustes, ils se sont tournés vers le gouvernement d’un pays voisin qui leur a proposé de la légine. Sitôt demandée, sitôt livrée.

Tollé de la Commission  qui refusa de la légine au menu de ce Festival de la Gastronomie des Îles de l’Océan Indien. La charte était violée. Les marmites et autres ustensiles pour préparer et cuire le poisson des mers australes devaient être mis illico presto au placard  ou dans les valises diplomatiques dans l’attente du départ du prochain avion. Ce serait de la langouste ou rien.

Cette décision déclencha un cyclone tropical très intense dans la population , dans les médias, chez les gastronomes des pays en lice, etc. Les habitants se sont fait plaisir. Petit florilège:
-le Festival  de la honte
-le fiasco
-l’amateurisme
-le mépris.

Faisant fi de tout ce remue-ménage la Commission  nouvellement estampillée de bric et de broc,  trouva « sa »solution :  jusqu’à la fin de ce qui devait s’appeler désormais le Festival  de la Discorde, on ne parlerait  plus des  romazave, carry, civet, briani, rôti. Une seule appellation pour l’ensemble des plats: le brouet (2).

On assista à une levée de bouclier chez les professionnels de la restauration qui voyaient disparaître , suite à une décision inique , tout un pan de leur culture datant parfois de plusieurs siècles pour beaucoup,  de  millénaires  pour certains.

Les politiques appelés à la  rescousse étaient aux abonnés absents, pardon, en vacances bien méritées ou bien attendant un coup de fil des organisateurs pour les remises de médailles. Seul un élu local également parlementaire était intervenu pour déplorer cette déliquescence et demander  à ceux  qui avaient fait de grands sacrifices pour être présents d’entrer en résistance comme l’avait  fait un homme célèbre du siècle précédent.

Cahin, caha, la compétition continua, rythmée par des couacs mais aussi et surtout par des plats de grande qualité.

Et puis, ouf !!, vint le moment solennel de la cérémonie de clôture. La Présidente, le visage fermé, blanc comme un linge, le regard dur, fixé sur l’horizon, la  voix neutre, monocorde, prononça un discours dont on ne retiendra que ces mots: « Je tiens à remercier du fond du cœur les bénévoles qui se sont investis pour le bon déroulement de ce premier Festival de la Gastronomie des Îles de l’Océan Indien. Pour ma part, j’ai fait ce qui était de mon domaine de compétence. A chacun de prendre ses responsabilités. Vive le bien manger ensemble ».

 Ceci n’est que de la  fiction. Toute ressemblance avec un événement majeur qui se serait produit   ces derniers temps dans la région, ne serait que  pure coïncidence.

                                                                                          Zozimé

    (1)    L’ile de la Rugissante se situe en plein cœur des quarantièmes rugissants bien connus des marins intrépides, d’où son nom.
    (2)    (2) Brouet: aliment grossier, presque liquide.

 

 

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