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Le Dr. Chanemougame Selvam plaide pour un droit « d’ingérence sanitaire »

Face à la pandémie qui frappe le manque et les disparités qu’elle met en lumière, le Dr. Chanemougame Selvam, désire que les instances internationales puissent exercer un droit « d’ingérence sanitaire » comme cela peut se faire dans un cadre humanitaire. Nous lui avons offert une tribune.

Ecrit par Nicolas Payet – le dimanche 19 avril 2020 à 16H10

Pandémie et nécessité d’une « ingérence sanitaire »

Compte tenu de la situation dramatique mondiale suite à cette pandémie de Coronavirus, la plupart des pays ont mis en place des méthodes de prévention et de traitement, pour sensibiliser leur population. Notre pays est un des plus affecté et n’était pas prêt pour affronter ce virus aussi bien en matériel que logistique. Les chiffres sont bien sûr effarants aussi bien en terme de personnes contaminées que du nombre de décès. Les pays riches et les pays pauvres tout azimut payent un lourd tribut et certaines économies ne se relèveront pas de cette tragédie
planétaire.

Dans les années 80, le professeur Mario Bettati et le docteur Bernard Kouchner ont conceptualisé « le droit à l’ingérence humanitaire » qui est maintenant reconnu par le droit international. Depuis la guerre du Biafra et ses famines, de nombreuses interventions humanitaires ont eu lieu en Irak, en Somalie, dans les pays d’ex Yougoslavie, etc… Nous assistons actuellement à de plus en plus de catastrophes sanitaires avec risque de pandémie mais prenant source dans une zone géographique donnée.

Des épidémies de dengue, de chikungunya, de maladies de vaches folles, de la grippe aviaire H5N1 en 1997, du SRAS depuis 2003 ont toujours dépassé les frontières des pays où elles ont émergé.

La pandémie à Coronavirus est le dernier exemple depuis fin 2019. Nous comprenons qu’il faut aller plus loin que les mesures de précaution individuelle. Il convient de comprendre la genèse de ces maladies afin de prévenir au niveau mondial, d’autres infections et d’autres tragédies. Il y a donc une nécessité de dépasser l’égo de chaque nation et de pouvoir ingérer afin que l’enquête sanitaire objective soit organisée par une instance supranationale comme les Nations Unies. Il ne s’agit pas de montrer du doigt tel ou tel pays et de sous-estimer les efforts faits par leur système de santé. Nous avons besoin d’un plan d’action mondial qui autorise ces ingérences et qui permet d’être réactif et d’éteindre le feu à la source même plutôt que de se contenter de neutraliser les flammes, dans chacun des pays touchés.

Il faut comme le concept de l’ingérence humanitaire, créer une « INGÉRENCE SANITAIRE » qui permet aux instances internationales de mener une enquête afin de comprendre la situation qui a engendré la pandémie et puis de trouver des solutions en collaboration avec le pays concerné.

Une réflexion est à mener collectivement en urgence, au sein de l’Assemblée des Nations-Unies et prendre des mesures franches en dépassant les réticences et les refus qui sûrement ne manqueront pas de s’affirmer.

Par Dr. Chanemougame Selvam, Saint Denis de la Réunion
 

 

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