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Le Département octroie une enveloppe supplémentaire aux planteurs

Le Département augmente son aide à la replantation attribuée aux planteurs de canne pour la porter à 3400 euros l'hectare. une aide quasiment doublée par rapport à l'existant. "Une solution immédiate", s'en félicite Serge Hoareau, en marge de la négociation sur la convention canne.

Ecrit par ludovic.grondin@zinfos974.com – le mercredi 05 juillet 2017 à 13H16

Ce mercredi, alors que le conflit entre planteurs et industriels perdure, Serge Hoareau, élu en charge de l’Agriculture au Département, a annoncé que la collectivité débloquait pour les planteurs une enveloppe supplémentaire sur le fonds européen FEADER dédié à l’aide à la replantation. 

Cette aide déjà accordée par la collectivité, qui couvre jusqu’à présent 50% du coût à l’hectare pour la replantation, va passer à 90%. « Pour un agriculteur, le coût de la replantation par hectare est estimé à 3800 euros, le Département octroyait 2000 euros jusqu’à présent. Grâce à cet apport, nous augmentons donc notre participation pour atteindre les 3400 euros », précise Serge Hoareau.

Cet effort de la collectivité porte donc à un forfait de 1400 euros supplémentaires l’aide à la replantation accordée par hectare pour chaque planteur. « C’est comme si le Département accordait 3 euros de plus, en équivalent, sur le prix de la tonne de canne sur la base d’un rendement de 80 tonnes par hectare et d’une replantation tous les 6 ans », explique l’élu. Ce qui fait donc passer cette aide de 4,1 € la tonne à 7,1€. Serge Hoareau tente bien de dissocier le conflit actuel qui porte lui sur la convention canne. 

« On ne pourra pas tous faire de la tomate ou de la pomme de terre »

« Ce n’est pas rien. C’est un geste fort pour les agriculteurs que le Département accorde. Nassimah Dindar, la présidente, et moi-même, nous faisons confiance aux agriculteurs, et à la filière » , réitère-t-il son appui, et ne ménage pas son propos à l’adresse de l’usinier Tereos.

Serge Hoareau, qui en appelle à davantage de « transparence » sur les revenus de l’usinier ajoute : « On sait aujourd’hui combien gagne un agriculteur sur la tonne de canne, mais on ne sait toujours pas combien gagne l’usinier », avise-t-il sur un ton ironique, avant d’aller saluer les planteurs devant la préfecture entre midi et deux. 

Si cet effort sur la replantation, qui bénéficie à toute la filière, selon lui, puisqu’une meilleure replantation est également le gage d’une replantation de qualité et donc de qualité du produit fini pour l’usinier, Serge Hoareau tient bien à indiquer que le Département ne saurait s’immiscer dans les rounds de discussion entre Tereos et les syndicats. « C’est bien de la convention canne qu’il s’agit », indique-t-il, comme pour clarifier la situation, et devant l’impatience de la population (et des automobilistes surtout), de voir les politiques s’impliquer.

Au-delà de l’aide financière débloquée, et immédiatement mobilisable pour les replantations des tout prochains mois (à compter d’août), Serge Hoareau a voulu rappeler l’importance de la filière canne malgré les critiques qu’elle essuie ici et là. « On ne pourra pas tous faire de la tomate ou de la pomme de terre », prend-t-il comme exemple, en rappelant « le modèle économique » que la filière constitue.  

Autre annonce faite ce matin au Palais de la Source, le Département s’inscrit en chef de file pour l’organisation des assises de la filière qui pourraient se tenir à la rentrée de septembre. L’élu y invite planteurs, usinier, toutes les collectivités concernées par la question, tous les élus et toutes les personnes qui sont concernées par la filière canne, afin de sortir du cercle infernal des conflits comme celui qui frappe l’économie de l’île depuis un mois. Serge Hoareau dit compter sur la très grande attention et le relais à Bruxelles du député européen Younous Omarjee sur ce dossier. Une rencontre est d’ailleurs prévue dès la semaine prochaine en Belgique avec lui. 

Ne manque plus que l’Etat, souffle, un brin agacé Serge Hoareau. Avec une préfecture qui, selon ses propres mots, n’a été, depuis le début du conflit, qu’« un secrétariat à la négociation »

 

 

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