Le drame de l’incendie criminel du Maïdo qui a mobilisé les pompiers de l’île pendant plusieurs semaines il a presqu’un an, a fortement marqué les esprits. Les appels téléphoniques qui abondent encore aujourd’hui au standard du Parc National pour connaître l’état d’avancement de la rémission de la biodiversité de la forêt du Maïdo en témoignent, assure Marylène Hoarau du Parc National.
Afin de « frapper fort » sur les feux de forêts qui sont majoritairement criminels, explique le prefet Jean-Luc Marx, un plan d’action post-incendiaire (Papif) a été élaboré avec les différents acteurs, à savoir principalement l’Etat, le Parc national, l’ONF et le Sdis.Ce plan consiste à renforcer les dispositifs de défense des forêts contre les incendies, à réaliser les premiers travaux de restauration des sites, à restaurer les espaces parcourus par les flammes et reconstituer la biodiversité, et renforcer les capacités du Sdis.
« Il y a une prise de conscience du risque des feux de forêts » indique le colonel Vandebeulque, directeur du Sdis, qui reconnaît le manque de sapeurs-pompiers formés aux feux de forêts. « Nous sommes en sous-effectif pour les feux de forêts. Il n’y a pas suffisemment de sapeurs-pompiers volontaires ». Actuellement le Sdis compte 900 sapeurs-pompiers professionnels dont 80 sont formés aux feux de forêts et 1.000 sapeurs-pompiers volontaires. « Nous visons les 1.500 sapeurs-pompiers volontaires« , sachant qu’il faut trois ans pour les former.
Pour le préfet Jean-Luc Marx, l’efficacité et la rapidité des interventions dépendent du « maillage des intervenants », à savoir le Sdis, le Parc National, l’ONF, la gendarmerie et la police. Depuis le 15 septembre et jusqu’au 15 décembre prochain, des moyens humains sont déployés. Ce ne sont pas moins de 80 sapeurs-pompiers, 20 éco-gardes du Parc national et 300 agents de l’ONF qui sont tous les jours sur le terrain. Ce plan DSA (Dissuasion surveillance alerte) prévoit aussi un dispositif aérien (ULM) afin de rapidement détecter tout départ de fumée dans les massifs.
Enfin les moyens matériels comprennent le pré-positionnement d’un Dash 8 d’ici la mi-octobre. Le Sdis a acquis un pélicandrome permettant le dosage de produit retardant et le remplissage des avions. 100 tonnes de produits sont déjà prêts à l’emploi. Neuf camions-citernes feux de forêts (CCF) ont été acquis, et dix ont été reconditionnés sur le parc existant. Dix véhicules tout terrain sont prévus pour 2013. Sur cinq ans, 40 CCF, un camion-citerne grande capacité (CCGC) et 16 véhicules de liaison tout terrain (VLTT) sont prévus.