Les tarifs, les horaires, les trajets et la confusion générale étaient à l’ordre du jour ce matin au Conseil général. Le Département a souhaité clarifier la situation concernant son réseau Car Jaune et rassurer les usagers qui expriment leur mécontentement depuis que la nouvelle délégation de service public (DSP), tenue le 11 décembre, a modifié son organisation.
Nassimah Dindar, présidente du Conseil général, et Pierre Vergès, vice-président et porteur du dossier, ont exposé, « à nouveau », comme ils l’ont précisé, les raisons à ce changement d’organisation et les solutions possibles aux problèmes que rencontrent les usagers.
« La question du transport est essentiel sur notre petite île, affirme Nassimah Dindar, et le but de cette réorganisation est de permettre un transport plus rapide et plus efficace aux Réunionnais ». Plus rapide car les Cars Jaunes s’arrêtent moins souvent… Des arrêts désormais desservis par les réseaux locaux de transports urbains comme Citalis, Estival, Kar’ouest, Alternéo et Car Sud.
Deuxième raison de cette modification: « Ce n’est pas au réseau Car jaune d’assurer le transport local à l’intérieur des villes mais seulement entre les villes », précise-t-elle. Pierre Vergès, lui, ne mâche pas ses mots: « Ça fait longtemps que nous faisons le travail des communautés d’agglomération (Cinor, Cirest, TCO, Casud et la Civis, ndlr). Alors que la Cinor reçoit 28 millions d’euros pour son réseau de transport et le TCO, 22 millions, nous on ne reçoit rien ».
19,5 millions d’euros pour le nouveau réseau Car Jaune
Il dénonce également la désinformation, par certains médias, sur la question du budget attribué aux transports: « Si la presse avait retenu, lors de la DSP du 11 décembre, le fait que le budget était aujourd’hui de 19,5 millions d’euros au lieu de 16 millions, elle aurait constaté qu’il ne s’agit surtout pas d’économies », s’indigne-t-il.
Alors pourquoi ce mécontentement?
Un réseau plus rapide et moins cher… Alors pourquoi tant de plaintes des usagers? Les problèmes sont variés, selon les représentants du Conseil général. Pierre Vergès défend l’idée d’une nécessaire « meilleure communication sur les changements à adopter« : « Les gens pensent que nous avons tout simplement supprimé des arrêts de bus, ce qui n’est pas le cas. Des arrêts de bus desservis par les Cars Jaunes sont maintenant desservis par les réseaux locaux, explique le vice-président. Si les usagers s’obstinent à vouloir prendre le Car jaune, ça leur coûtera 2 euros au lieu d’1,30 euros, par exemple, ils seront aussi trop nombreux dans les Cars Jaunes et les arrêts ne seront pas adaptés à leur voyage. Ils doivent changer leurs habitudes, pas leurs trajets ».
Il illustre ses propos par un trajet entre le Port et Saint-Paul qui devrait avoir recours au Kar’ouest et non au Car Jaune car les villes se trouvent toutes deux au sein du TCO. Certains arrêts sont pour le moment maintenus pour « faciliter la transition ».
« Il n’y a pas de réponse unique à une multitude de problèmes, affirme-t-il, il faut une mobilisation collective et une information transparente sur les responsabilités de chacun ».
30% d’usagers en plus
Malgré le mécontentement des Réunionnais face à ce bouleversement, le Conseil Général note une augmentation de la fréquentation des bus de 30%, soit 16.000 passagers par jour. « Je suis certaine que dans six mois, le taux de satisfaction aura encore augmenté », ajoute Nassimah Dindar.
La carte Réuni-pass est également en vente depuis le 11 décembre, permettant aux usagers de voyager sur le réseau Car Jaune mais aussi ceux des communautés d’agglomération de manière illimitée pour une somme de 60 euros par mois (dont 30 euros pris en charge par l’employeur).
Deux des trois nouveaux modèles de bus – adaptés aux personnes à mobilité réduite – ont aussi été présentés à la presse ce mardi. Un bus de 12 mètres contenant 49 places et un plus petit, le fameux Zéclair de 23 places, qui fera les trajets Saint-Denis-Saint-Pierre, sans arrêt, à partir de jeudi. Le troisième est de 13 mètres de long et contient 53 places.
70 véhicules sont en cours de livraison à compter de la semaine prochaine et ce jusqu’au 8 avril, pour un coût de 250.000 euros pièce.
