

Ce n’est un scoop pour personne, le Conseil général de Mayotte est un gros consommateur de billets d’avion, tant pour les élus que pour les étudiants et lycéens qui hier encore attendaient patiemment que leurs titres de transport soient pris en charge par la collectivité. Tout ceci a quelque peu changé avec l’arrivée de Ladom (agence de l'outre-mer pour la mobilité) précise Mayotte Matin, mais si tout s’est amélioré sur le papier, quelques casseroles sont restées.
Ainsi, en commission permanente du 31 janvier prochain, l’ordre du jour aura pour premier rapport soumis à délibération, le “n°2011-131, relatif au protocole de transaction pour le règlement de la dette de la collectivité départementale de Mayotte envers la société de transport Issoufali SARL”.
L'arrivée de Ladom a remis de l'ordre
Aucun montant n’est donné, aucune pièce jointe ne livre la mesure de la dette, il a fallu fouiller dans les cartons pour trouver les factures qui trainaient ici et là, s’étalant de 2004 à nos jours.
Et le total donne le tournis puisque la dette tourne aux alentours de 515.000 euros. Une montagne qui comprend les voyages des élus, certes, mais aussi ceux commandés par la Direction des Affaires Scolaires et Universitaires de la Collectivité Départementale de Mayotte (DASU) il y a quelques années (avant l'instauration de Ladom). Un organisme qui gérait les aides du Conseil général de Mayotte en faveur des étudiants mahorais désireux de mobilité.
Le rôle de l’entreprise de transport Issoufali : émettre des billets d’avions pour tout ce petit monde durant des années. Des billets qu’elle payait directement aux compagnies aériennes concernées, réalisant du coup une avance de trésorerie de la collectivité d’un demi-million d’euros. Cela laisse songeur.
Un paiement qui devra encore attendre
Depuis 2004, le compteur tourne et les intérêts moratoires pour retards de paiements aussi, même si, comme le précise le journal, ces derniers n’existent pas véritablement à Mayotte.
La société Issoufali, qui a monté son dossier de recouvrement, attend cette régularisation qui arrive aujourd’hui à son terme. “Terme” ? Pas tout à fait, car si le rapport est voté, le paiement quant à lui devrait s’échelonner sur les deux semestres 2011.
“Dette” qui démontre, aujourd’hui comme hier, à quel point il est difficile de travailler avec la collectivité départementale. Ses délais de paiements sont incompréhensibles, inacceptables selon Mayotte Matin alors même que le journal révèle que le cas de cette société est loin d’être un cas isolé.