Le CRAN et ses partenaires anglo-saxons écrivent à l’Académie des Oscars afin qu’elle mesure le symbole désastreux que serait l’éventuelle désignation de Charlotte Rampling
Interrogée le 22 janvier 2015 sur Europe 1, Charlotte Rampling (elle-même nominée dans la catégorie meilleure actrice pour le film 45 ans, réalisé par Andrew Haigh) a déclaré qu’elle ne comprenait pas du tout la colère de Spike Lee, lequel avait dénoncé l’absence totale d’acteurs noirs parmi les nominés depuis deux ans.
Dans un grand moment d’inspiration, l’actrice a commenté : « C’est dans l’autre sens, c’est raciste, raciste pour les Blancs. » Puis, estimant sans doute qu’elle n’avait pas été assez odieuse, elle a ajouté : « On ne peut jamais savoir si c’est vraiment le cas, mais peut-être les acteurs noirs ne méritaient-ils pas d’être dans la dernière ligne droite ».
Dénoncer le racisme contre les noirs aux Etats-Unis, ce serait donc faire du « racisme anti-blanc », selon Charlotte Rampling. On voit bien à quel point est absurde et pervers ce concept, élaboré par les idéologues d’extrême-droite, pour présenter le monde à rebours de ce qu’il est. Par ailleurs, du haut de sa carrière un peu fanée, Charlotte Rampling estime que les acteurs noirs, qui n’étaient représentés ni cette année, ni l’année dernière dans la sélection des Oscars, ne sont peut-être pas si méritants, ce qui est une véritable offense.
« On prenait Charlotte Rampling pour une femme élégante et intelligente, a déclaré le président du CRAN. Et on découvre qu’elle n’est en fait qu’une personne mesquine et odieuse, une sorte de Tatie Danielle du racisme, qui risque bien de finir comme Brigitte Bardot, si elle continue comme cela », a ajouté Louis-Georges Tin.
Interrogé dans le Times à ce sujet, le président du CRAN n’a pas manqué de dénoncer ces propos, et a contacté immédiatement les associations anglaises et américaines, et notamment Jesse Jackson, dont le CRAN est le représentant officiel en France, pour qu’ils écrivent ensemble à Cheryl Boone, présidente de l’Académie des Oscars, et à l’Académie elle-même, afin que tous mesurent le symbole désastreux que serait l’oscarisation éventuelle de Charlotte Rampling.
« Exclure les noirs, et récompenser les racistes, cela ferait quand même beaucoup », a commenté le président du CRAN. Dans le contexte déjà tendu, la nommer serait une provocation insupportable. Le CRAN et ses partenaires estiment que par ses propos, Charlotte Rampling s’est elle-même exclue de la compétition pour l’oscar de la meilleure actrice, qui doit récompenser non seulement le talent artistique, mais le respect minimum des valeurs de l’éthique.