Le Dr Stéphan Cluzel était responsable de l’Unité de reconstitution centralisée des cytotoxiques (URC), là où sont préparés les produits de chimiothérapie depuis deux ans, lorsqu’il a alerté sa hiérarchie en 2015 concernant du matériel défectueux et des fuites au niveau des isolateurs. Le médecin a ensuite ressenti des maux de tête de plus en plus virulents, ainsi que des troubles visuels. En septembre 2017, il décédera à 42 ans des suites d’une tumeur cérébrale (glioblastome). Depuis, sa famille s’est engagée dans une bataille judiciaire afin de faire reconnaître la responsabilité du CHU Félix-Guyon.
Lors de l’audience qui s’est déroulée en mars dernier, le pôle social du tribunal a eu confirmation de l’expert de l’assurance maladie que l’étanchéité du matériel est l’élément principal de la protection du personnel. Plusieurs agents du service se sont plaints des odeurs et de maux de tête. L’enjeu des débats a tourné autour de la dangerosité des produits inhalés par le Dr Cluzel. Le CHU a fait valoir qu’une société spécialisée était intervenue en 2016. De plus, le CHU affirme avoir alerté l’ARS en décembre 2015, sans recevoir de réponse.
Vendredi 10 juillet, le tribunal a tranché en faveur de la famille du Dr Cluzel et a condamné le CHU pour une « faute inexcusable » qui a provoqué le décès du Dr Stéphan Cluzel. La rente de la veuve doit être majorée et le CHU devra s’acquitter d’une indemnité pour le préjudice moral et le préjudice des souffrances de la victime.