A 36 ans, Lucile Poinin Coulin n’est pas une femme comme les autres. Cette mère de trois enfants suit actuellement une formation en alternance à l’AFPAR de la Jamaïque pour devenir Coffreuse/ Bancheuse Finisseuse.
C’est après plusieurs mois de galères, de recherche de travail à n’en plus finir, qu’elle « tombe » sur une annonce du Pôle Emploi proposant à un certain nombre de femmes de faire ce métier.
Poussée par la curiosté et de part son penchant pour les « métiers d’hommes » (elle a fait des études de maçonnerie), elle se rend à la journée d’information et s’inscrit à la formation.
Elles sont 15 à avoir fait la même démarche. Toutes, ou presque, sont allocataires du Revenu Minimum d’Insertion et depuis lundi, après une sélection minutieuse des services de l’emploi, elles suivent cette formation qualifiante, rémunérée et à l’issue de laquelle (au mois de septembre) elles seront embauchées sur des chantiers de l’île.
Une formation solide et rythmée
Plusieurs partenaires ont mené à bien ce projet novateur à la Réunion, parmi eux la SBTPC, les réseaux Pôle Emploi et les organismes de formation et de réinsertion (AFPAR, ADI).
Ces 15 femmes vont effectuer pendant cinq semaines 80% de pratique et 20% de théorie à l’AFPAR. Ensuite, elles procéderont à une première mise en situation lors d’un stage d’une semaine dans une entreprise puis effectueront une mission d’intérim de sept semaines, pilotée par Axion Intérim, sur des chantiers de la SBTPC. Une fois leur titre en poche, elles seront embauchées par le groupe SBTPC au mois de septembre.
Réelle motivation
Les 15 femmes sélectionnées présentent toutes une forte personnalité et leur motivation a été appréciée au cours des entretiens menés. Si bien que cette formation correspond à leur état d’esprit. « Travailler avec des hommes, cela ne me gêne pas du tout, au contraire. C’est plus simple et plus cool« , explique Lucile Poinin Coulin.
Des critiques anticipées
Cette initiative semble, à première vue, tout à fait louable. Néanmoins, comme l’a souligné le directeur de la SBTPC, Roger Georges, certains ne manqueront pas de souligner que dans un contexte économique difficile, où 3.000 à 4.000 travailleurs dans le bâtiment (de la SBTPC notamment) sont au chômage, il est paradoxal d’organiser l’inauguration en grande pompe de cette section spéciale femmes.
Le Directeur précise enfin que l’entreprise s’est fixée comme objectif de parvenir à 4% de travailleuses dans le bâtiment dans les deux ans à venir. Actuellement, le ratio est de 0,1%…