Le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius effectue, pour la première fois depuis douze ans, une visite en en République islamique d’Iran. Elle survient moins d’un mois après la conclusion d’un accord nucléaire historique sur le nucléaire iranien.
Cet accord, conclu le 14 juillet entre Téhéran et les grandes puissances, vise à s’assurer que les Iraniens n’utiliseront leurs centrales nucléaires et leurs centrifugeuses que pour un usage civil, en échange d’une levée progressive des sanctions internationales.
Les opposants à l’accord, en particulier Israël, l’Arabie saoudite et les Républicains américains, l’ont critiqué à des degrés divers, au motif qu’il donnerait à l’Iran les moyens de renforcer son influence dans la région.
A Téhéran même, la visite de Laurent Fabius n’est pas vue d’un très bon oeil. Elle est vivement critiquée dans les milieux conservateurs iraniens notamment pour sa position « dure » lors des récentes négociations nucléaires, pour son soutien à Bagdad pendant la guerre Iran-Irak (1980-1988) et pour le rôle qu’il a joué dans le scandale du sang contaminé.
10 députés iraniens – sur 290 – ont demandé au ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, que Laurent Fabius ne vienne pas à Téhéran, selon l’agence semi-officielle Isna.
De son côté, l’agence Fars, proche des conservateurs, cite un des anciens représentants du Guide suprême Ali Khamenei, au sein des Gardiens de la révolution, Mojtaba Zolnour, qui parle de Fabius en « ennemi venant dans notre pays« .